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Doris Leuthard salue un accélérateur contre les armes nucléaires

La présidente de la Confédération Doris Leuthard se félicite de l'attribution du Prix Nobel de la paix à ICAN (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le Prix Nobel de la paix attribué à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) “envoie un important signal” contre ce type d’armement, selon la présidente de la Confédération. Il est le 18e en lien avec la Genève internationale.

Cette récompense “est un accélérateur pour tous ceux qui luttent pour un monde sans armes nucléaires”, a affirmé vendredi Doris Leuthard sur les réseaux sociaux. A une période où ces armements “présentent un risque grandissant”.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a salué de son côté ICAN pour son “engagement sans relâche”. Le Prix Nobel valide la contribution forte de la société civile pour le désarmement nucléaire et “encourage tous les acteurs à renforcer leurs efforts communs”, également selon lui.

La Suisse ne fait pas partie de la cinquantaine d’Etats qui ont signé en septembre le nouveau traité d’interdiction des armes nucléaires. Elle a besoin de plusieurs mois avant de décider de sa position.

Accord pas signé par Berne pour le moment

Après s’être abstenue sur la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre dernier pour le lancement de discussions, Berne avait ensuite participé aux négociations à New York. Elle avait voté en faveur de l’accord lors de son approbation début juillet. Elle “espère que ce nouveau traité contribuera aux efforts” en faveur d’un monde sans armes nucléaires.

Mais elle considère encore que le nouvel accord pourrait “potentiellement” affecter d’autres dispositions internationales dont le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Un arrangement qui reconnaît notamment les Etats-Unis, la Russie, la France, la Chine et la Grande-Bretagne comme puissances nucléaires.

Berne avait dit ne pas vouloir d’un traité qui réduirait la “marge de manœuvre des Etats qui le ratifieraient” pour coopérer en matière de sécurité avec ces pays. “Le traité pourrait par ailleurs renforcer la polarisation caractérisant aujourd’hui les efforts de désarmement nucléaire”, dit-elle.

Les puissances nucléaires ont refusé de participer au processus, rendant ce texte largement symbolique. Alors que les partisans du traité y voient une réalisation historique, elles estiment que celui-ci n’aura aucun impact sur la réduction du stock mondial de quelque 15’000 têtes nucléaires.

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