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Du lait un tiers moins coûteux en misant sur l’herbe fraîche

Selon les chercheurs d'Agroscope, il est possible d‘avoir une très bonne rentabilité dans la production laitière en misant essentiellement sur l'herbe fraîche et en réduisant les concentrés, notamment (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Avis aux agriculteurs, il est possible de produire du lait jusqu’à un tiers moins cher en économisant sur les concentrés et en misant sur l’herbe fraîche. C’est le constat d’une étude d’Agroscope publiée mardi.

Les recherches ont porté sur un total de 36 exploitations laitières réparties en trois groupes-pilotes, qui ont été comparés sur trois ans à un groupe de référence représentatif de la production laitière suisse.

Les trois groupes-pilotes comprenaient deux systèmes mixtes avec une moyenne de 430 kg de concentrés (herbe fraîche avec peu de concentrés) ou 1160 kg de concentrés (herbe fraîche avec beaucoup de concentrés) par vache et par an, plus un système de pâture intégrale avec 90 kg de concentrés par vache et par an.

Résultats: dans les trois groupes, le lait peut être produit jusqu’à un tiers moins cher – entre 24% et 32% – avec de l’herbe fraîche par rapport au groupe de référence basé sur un affourragement classique, moyennant une gestion optimale des coûts.

Les économies les plus importantes portent sur les concentrés, qui depuis des années sont achetés à un prix relativement élevé, mais aussi sur les bâtiments et le travail, a indiqué la station fédérale de recherche dans un communiqué.

Pâture intégrale rentable

Dans le système de pâture intégrale, il est possible d’obtenir une meilleure valorisation de la main-d’œuvre. De plus, ce système permet de supporter des prix du lait plus bas qu’avec les deux systèmes mixtes basés sur l’herbe fraîche.

Les exploitations qui utilisent l’herbe fraîche et beaucoup de concentrés ne sont pas avantagées par rapport à celles qui utilisent peu de concentrés, malgré le volume plus élevé de leur production laitière.

Les coûts spécifiques élevés et les revenus accessoires plus faibles (revenus de la viande et paiements directs) par kilo de lait produit ne sont pas compensés par la baisse des coûts de la main-d’œuvre et des bâtiments.

Cela montre que les exploitations avec des quantités de lait plus faibles peuvent aussi obtenir de très bons résultats si elles maintiennent sciemment leurs coûts à un niveau peu élevé, note Agroscope-Tänikon.

Jusqu’à un tiers moins cher

Tous les groupes-pilotes étudiés ont produit le lait moins cher que le groupe de référence et ont atteint une valorisation du travail supérieure de 8 à 13 francs de l’heure. Ce résultat est dû en grande partie à une meilleure gestion et à une forte prise de conscience des coûts.

Cette recherche a été menée dans le cadre du projet commun “Optimisation des systèmes de production laitière basés sur les herbage avec récolte de l’herbe”, dirigé par la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE) et le Centre de formation professionnelle Nature et Alimentation (BBZN) à Hohenrain (LU).

Au terme de l’étude, Agroscope a utilisé les données pour établir un modèle d’exploitation pour chaque groupe-pilote. La station fédérale relève qu’un effet de sélection a peut-être joué en faveur des exploitations-pilotes: la majorité des participants étaient en effet “des personnes qui cherchent à optimiser la gestion de l’exploitation”, selon le communiqué.

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