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Ebola en RDC: l’OMS se prépare au “pire des scénarios”

L'épidémie d'Ebola la plus violente de l'histoire avait frappé l'Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11'300 morts, à plus de 99% en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone (archives). KEYSTONE/EPA DPA/AHMED JALLANZO sda-ats

(Keystone-ATS) L’Organisation mondiale de la santé a jugé vendredi “élevé” le risque de propagation de l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC). Elle se prépare au “pire des scénarios”.

“Nous sommes très préoccupés et nous nous préparons à tous les scénarios, y compris au pire des scénarios”, a déclaré le directeur du Programme de gestion des situations d’urgence de l’OMS, Peter Salama, lors d’un point de presse à Genève. Il a dit espérer que la RDC donnerait dans les jours à venir le feu vert à l’utilisation d’un vaccin expérimental.

Il a toutefois souligné que ce vaccin n’était pas d’une utilisation aisée et n’agissait pas comme une baguette magique. “Tous les préparatifs sont en cours. Dès que nous obtiendrons le feu vert, nous interviendrons”, a-t-il dit.

L’agence spécialisée des Nations unies a comptabilisé 32 cas (deux cas confirmés, 18 probables et 12 suspects), dont 18 décès, entre le 4 avril et le 9 mai, dans la région de Bikoro, située au nord-est de Kinshasa, à la frontière avec le Congo-Brazzaville.

Dans l’immédiat, le risque serait de voir la maladie se propager dans Mbandaka, qui compte un million d’habitants. “Si une ville de cette taille est gagnée par la maladie d’Ebola, il y aura un important foyer urbain, ce qui sera un vrai défi”, a-t-il déclaré.

Fort taux de létalité

“Pourquoi sommes-nous préoccupés par cette épidémie? Bien sûr, c’est une maladie mortelle, avec un taux de létalité qui va de 20% à 90%. Nous savons aussi que plusieurs éléments nous préoccupent car ils risquent d’amplifier cette épidémie”, a expliqué M. Salama.

Un sujet particulier d’inquiétude est le fait que les cas – bien qu’étant recensés dans une seule zone rurale pour l’instant – ont été signalés dans “trois emplacements distincts”, a-t-il détaillé. Autre facteur “amplificateur”: trois des 32 cas concernent des membres du personnel soignant (dont un est décédé), a indiqué M. Salama.

L’épidémie d’Ebola la plus violente de l’histoire avait frappé l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11’300 morts sur quelque 29’000 cas recensés, à plus de 99% en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. L’OMS avait alors été vivement critiquée pour la lenteur de sa réaction, beaucoup l’accusant d’avoir beaucoup trop tardé à décréter une “urgence de santé publique de portée internationale”.

La dernière épidémie en RDC remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.

Apparue pour la première fois dans l’ex-Zaïre (actuelle RDC) en 1976, la fièvre hémorragique Ebola vient d’un virus qui se transmet par contact physique avec des liquides corporels infectés. Le gibier de brousse est considéré comme un vecteur potentiel.

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