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Ecosystème affecté par les micropolluants en aval des STEP

Les stations d'épuration ne filtrent pas tous les micropolluants. Ces prochaines années, la Suisse va équiper 24 d'entre elles d'un nouveau traitement efficace en la matière (photo symbolique). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) Les micropolluants semés dans les cours d’eau par les stations d’épuration (STEP) perturbent l’écosystème aquatique. C’est ce que révèle une étude de l’Institut Eawag. L’amélioration technique apportée aux premières stations équipées permet de réduire cette pollution.

L’antalgique diclofénac et les deux pesticides diazinon et diuron sont présents dans les cours d’eau sur une grande partie du territoire national à des concentrations ayant un impact biologique, écrit jeudi l’institut de recherche sur l’eau Eawag.

Parmi les 30’000 composés chimiques – médicaments, cosmétiques, produits d’entretien ou processus industriels – utilisés chaque jour en Suisse, nombreux sont ceux qui atteignent les eaux de surface par le biais des STEP. Ils peuvent alors nuire aux organismes aquatiques et à la qualité des ressources en eau potable. C’est pourquoi une centaine de STEP vont être équipées d’un nouveau traitement ces prochaines années.

Des chercheurs de l’Eawag ont prélevé des échantillons en amont et en aval de 24 stations entre 2013 et 2014. Résultat: les concentrations de médicaments étaient 30 fois plus élevées en aval des stations qu’en amont.

Poissons et végétation touchés

Les conséquences étaient multiples. Chez les truites, des gènes impliqués dans les processus de détoxification cellulaire étaient activés. Chez les gammares, un manque de jeunes individus semblait indiquer une perturbation de la reproduction ou une mortalité accrues des juvéniles.

En outre, la diversité des invertébrés sensibles aux pesticides était réduite. La présence d’antibiotiques et de bactéries antibiorésistantes étaient, elles, susceptibles de contribuer à la résistance aux antibiotiques. Les biofilms formés au fond des cours d’eau par les algues et les bactéries étaient beaucoup plus tolérants aux micropolluants en aval que ceux vivant en amont.

Les chercheurs ont réalisé de nouveaux prélèvements dans la rivière Glatt en 2016, après l’installation du nouveau traitement contre les micropolluants à la STEP d’Herisau. Ils ont constaté que l’état des organismes s’était largement normalisé en aval.

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