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Egypte: Mohamed Morsi se défend d’avoir voulu marginaliser l’armée

(Keystone-ATS) Le président égyptien Mohamed Morsi s’est défendu dimanche soir d’avoir voulu marginaliser des personnes ou des institutions en annulant des dispositions accordant de vastes pouvoirs à l’armée et en écartant le maréchal Tantaoui. Il a affirmé ne leur vouloir “que du bien”.

“Les décisions que j’ai prises aujourd’hui ne visaient pas certaines personnes et n’avaient pas non plus pour but de gêner les institutions, et ce n’était pas non plus mon but de restreindre les libertés”, a dit le chef de l’Etat lors d’un discours prononcé à l’occasion du mois sacré du ramadan.

M. Morsi a ajouté qu’il voulait “faire en sorte que nous avancions vers un avenir meilleur, avec une nouvelle génération, un sang neuf longtemps attendu”.

M. Morsi, issu des Frères musulmans, a affirmé son autorité sur le pays en mettant à la retraite le maréchal Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense en charge de la transition après la chute d’Hosni Moubarak en février 2011, et le général Sami Ena, chef d’état-major des armées. Les deux hommes ont été nommés conseillers auprès du président.

L’armée consultée

Le chef de l’Etat a également abrogé un décret constitutionnel pris par l’armée peu avant son élection qui visait à rogner ses prérogatives.

Ces décisions-surprises ont provoqué l’effervescence dans les milieux politiques, dans la presse et sur les réseaux sociaux, qui se demandaient si le maréchal Tantaoui avait accepté sans rechigner d’être écarté.

“Ce qui s’est fait l’a été en coordination et après des consultations avec les forces armées”, a réagi une source militaire citée par l’agence MENA.

Critique

Pour l’analyste indépendant Issandr al-Amrani, “Morsi a effectivement, sur le papier, des pouvoirs dictatoriaux”. “Reste à savoir comment il va les utiliser”, dit-il sur son blog.

“Les Frères officiellement au pouvoir”, a titré le journal indépendant “al-Watan”, en référence au mouvement islamiste dont est issu le président.

Un hebdomadaire proche des chefs du CSFA mis à l’écart, “al-Ousboua”, a dénoncé de son côté “la dictature des Frères”.

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