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En Afrique, le système de santé fonctionne toujours à mi-régime

L'Organisation mondiale de la santé a aussi souligné la "nécessité de veiller à ce que les populations africaines aient accès aux médicaments" (image symbolique). KEYSTONE/EPA WHO/EUGENE KABAMBI / WORLD HEALTH ORGANIZATION HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Le système de santé en Afrique ne fonctionne qu’à la moitié de sa pleine capacité, a indiqué lundi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le continent est toujours confronté à Ebola et au choléra, mais aussi à un nombre inquiétant de cas de diabète ou de cancer.

Des ministres de la Santé, hauts fonctionnaires et membres de la société civile de 47 pays africains ont entamé lundi les travaux de la 68e session du comité régional de l’OMS pour l’Afrique au Sénégal. La réunion doit s’achever vendredi.

Les quelque 400 délégués doivent étudier durant ces quelques jours un nouveau rapport sur l’état de la santé en Afrique, selon lequel le “système de santé” fonctionne “à près de la moitié (49%) de sa pleine capacité”.

“Les populations africaines ont encore accès à une gamme très limitée de services (…) Les adolescents et les personnes âgées en Afrique sont particulièrement laissés pour compte”, souligne l’OMS.

“Taxons davantage le sucre, l’alcool, je pense que c’est crucial, et taxons davantage le tabac”, a prôné le président de la session, Pagwesese David Parirenyatwa.

Septante-cinq morts en RDC

Le choléra, avec plus de 150’000 cas, dont 3000 décès, signalés dans 17 pays africains en 2017 est un autre sujet de préoccupation. “Le choléra revient régulièrement et nous devons nous en occuper. Le problème d’Ebola est aussi bien présent et notre lutte doit être acharnée et novatrice”, a déclaré M. Parirenyatwa.

Le bilan de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo est monté à 75 morts, a indiqué lundi le ministère de la Santé. “Au total, 111 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région”, indique le dernier bulletin du ministère sur la situation épidémiologique, arrêté au dimanche 26 août. Le bilan était de 55 morts il y a une semaine.

“Depuis le 8 août 2018, 4130 personnes ont été vaccinées”, poursuit le ministère, qui fait aussi état de 2445 “contacts” à suivre (des personnes ayant pu être en contact avec le virus). Il y a aussi 18 guérisons, 18 patients hospitalisés, et dix cas suspects en cours d’investigation, d’après la Direction générale de lutte contre la maladie.

Un milliard

A Dakar, les délégués doivent également discuter des mesures à prendre pour répondre à la “lenteur des progrès dans la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT)”, comme le cancer et le diabète.

“Il y a une augmentation de la prévalence du diabète chez les adultes et l’obésité atteint des proportions épidémiques chez les femmes en Afrique australe, par exemple”, a relevé Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Dans la capitale sénégalaise, l’OMS a aussi souligné la “nécessité de veiller à ce que les populations aient accès aux médicaments”.

“Un milliard de personnes de plus avec une couverture santé dès la naissance. Un milliard de personnes mieux protégées des urgences médicales. Et un milliard de personnes de plus qui jouissent d’une meilleure santé et d’un meilleur bien-être: ce sont les buts que nous devons atteindre ensemble d’ici à 2023 si nous voulons arriver aux objectifs de développement durable”, a lancé le directeur-général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

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