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Enquête pour corruption contre Lula et Dilma Rousseff

Le filet de la justice se resserre autour de Dilma Rousseff et Lula (archives) KEYSTONE/AP/ERALDO PERES sda-ats

(Keystone-ATS) Le procureur du Brésil a demandé mardi à la Cour suprême l’autorisation d’ouvrir une enquête pour corruption sur l’ex-président Lula, trois ministres et 27 autres personnes dans le cadre du scandale Petrobras. L’actuelle présidente Dilma Rousseff est aussi visée.

L’ouverture d’une enquête contre la présidente pour obstruction à la justice a également été demandée par le procureur général, a confirmé mercredi la justice. Les personnalités citées sont accusées d’associations de malfaiteurs. Il s’agit d’un nouveau développement dans la crise politique que connaît le Brésil avec la menace de destitution qui pèse de plus en plus sur Dilma Rousseff.

“Si cela est accepté, il y aura plus de 70 personnes impliquées dans ce procès”, dont des personnalités du parti centriste PMDB du vice-président Michel Temer, a déclaré un porte-parole de cour suprême (STF).

Dans la demande du procureur figurent les noms des principaux cadres politiques de la présidente Rousseff et du parti des travailleurs (PT, gauche): le chef de cabinet de Mme Rousseff, Jaques Wagner, le ministre attaché à la présidence, Ricardo Berzoini, et celui de la communication sociale, Edinho Silva.

Figurent également le controversé président de la chambre des députés, Eduardo Cunha (PMDB, centre), un des instigateurs de la procédure de destitution de la présidente qui pourrait être écartée de son mandat la semaine prochaine si le Sénat le décide à une majorité simple.

Lula dans un rôle de parrain

L’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) est aussi directement visé comme l’un des principaux responsables de “l’organisation criminelle”.

“Jamais, celle-ci n’aurait pu fonctionner pendant autant d’années de manière aussi étendue et agressive au sein du gouvernement fédéral sans que l’ancien président y ait participé”, a indiqué le procureur dans un extrait de sa demande écrite au STF cité par le quotidien Folha de Sao Paulo.

Opposition aussi impliquée

Un autre sénateur du PMDB est également sur la liste. C’est le PMDB qui deviendrait le principal parti du gouvernement en cas de destitution de Mme Rousseff, que les sondages et les analystes donnent comme certaine.

Cette demande intervient au lendemain de celle faite par le procureur d’ouvrir une enquête pour corruption contre le chef de l’opposition et candidat à la présidentielle de 2014, Aecio Neves (PSDB, droite), un instigateur aussi de la procédure de destitution, accusé d’avoir reçu des dessous-de-table, toujours dans le dossier Petrobras.

La demande se base sur des déclarations d’un ancien chef du groupe sénatorial du PT qui a accepté de collaborer avec la justice, après sa mise en examen dans le dossier Petrobras et trois mois de prison. Ses déclarations avaient déclenché un séisme politique au Brésil, car il accusait Mme Rousseff et son prédécesseur Lula d’être au courant et d’avoir bénéficié du réseau de corruption Petrobras.

Dilma Rousseff d’être suspendue de ses fonctions dès la semaine prochaine, dans le cadre de la procédure de destitution ouverte par le Congrès pour infraction aux règles budgétaires. Un sénateur, Antonio Anastasia, a recommandé mercredi qu’elle soit jugée, dans un rapport à la commission sénatoriale chargée de décider s’il y a lieu de poursuivre ou non la procédure. Le Sénat votera le 11 mai.

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