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Entrée en vigueur de la “lex Tamoil” en Valais

(Keystone-ATS) Le Valais dispose depuis vendredi d’une “lex Tamoil”. Elle permettra d’éviter des jachères industrielles potentiellement dangereuses. La commune de Collombey-Muraz va s’en servir pour exiger de Tamoil une garantie financière.

Le décret modifiant la loi valaisanne sur les constructions est paru vendredi dans le Bulletin officiel. Il entre donc en vigueur immédiatement Collombey-Muraz peut demander une garantie financière à la compagnie pétrolière Tamoil.

Cette garantie doit couvrir les coûts d’un éventuel démontage et d’une remise en état du site de la raffinerie. “Mais le processus sera long”, prévient Yannick Buttet.

Le président de Collombey-Muraz précise que Tamoil devra d’abord se déterminer sur le principe, l’étendue du montant et les modalités. “Il est donc encore trop tôt pour articuler un chiffre”.

Favoriser une éventuelle reprise

Le décret accepté en septembre par le Grand Conseil comble un vide juridique en attendant la révision totale de la loi valaisanne sur les constructions. Outre l’exigence d’une garantie, il permet à l’autorité d’ordonner la remise en état d’un site qui n’est plus utilisé si l’intérêt public prépondérant le justifie.

Une telle injonction serait toutefois prématurée en ce qui concerne Tamoil, estime Yannick Buttet. Car une reprise de l’activité de la raffinerie n’est pas encore exclue.

Moins de cinq repreneurs potentiels sérieux seraient sur les rangs. “Même si les chances sont minces, nous voulons favoriser l’option d’une reprise le plus longtemps possible”, souligne-t-il.

Mais du côté de Tamoil, l’espoir se fait plus mince encore: “A ce jour, nous n’avons pas reçu d’information d’acquéreurs potentiels démontrant qu’il s’agit d’acquéreurs qualifiés”, indique Stéphane Trachsler, membre de la direction de Tamoil.

Aucune porte fermée

Estimant que “le raffinage du pétrole, c’est le passé”, Christian Constantin a annoncé en septembre dans la presse être prêt à investir entre 3 et 4 milliards de francs sur le site de la raffinerie et ses terrains attenants. Le promoteur et président du FC Sion souhaite y établir un parc dédié aux énergies renouvelables.

La commune de Collombey-Muraz ne ferme pas la porte à la proposition du Valaisan, ni à aucune autre. Mais trouver un repreneur reste l’objectif premier, rappelle Yannick Buttet.

Résultats attendus pour la fin de l’année

Depuis cet été, une société mandatée par Tamoil évalue l’étendue des pollutions du site de la raffinerie, leur impact et les mesures d’assainissement nécessaires. Les premiers résultats ont été soumis au canton.

“Ces résultats doivent être complétés d’ici la fin de l’année”, précise Cédric Arnold, chef du service valaisan de la protection de l’environnement. Pour l’heure, ils confirment les pollutions observées jusqu’ici à l’intérieur du site.

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