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Environnement: la Chine fait capoter un accord commercial à Genève

Les représentants de seize Etats et de l'UE étaient réunis depuis samedi à Genève dans les locaux du bâtiment de l'OMC (archives). KEYSTONE/FABRICE COFFRINI sda-ats

(Keystone-ATS) Les représentants de seize Etats, dont la Suisse, et de l’UE réunis depuis samedi à Genève n’ont pas réussi à arracher un accord commercial sur les biens et les services environnementaux (EGA). Après un rebondissement chinois, ils reprendront les discussions en 2017.

Ces négociations doivent contribuer au développement durable par l’élimination des tarifs et des obstacles non tarifaires sur les biens et les services environnementaux. Moins de 300 produits seraient concernés.

“Il n’y a pas eu de consensus”, a expliqué dimanche devant quelques journalistes, au terme des discussions, l’ambassadeur suisse auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Didier Chambovey. La Suisse était représentée par la secrétaire d’Etat à l’économie Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch.

En cause, deux listes différentes de produits mais aussi des divergences sur la phase de transition ou encore les tarifs à éliminer. La Chine a présenté une nouvelle liste à la dernière minute.

Risque prévu en 2017 avec Trump

Elle retirait des produits importants pour de nombreux pays comme des turbines éoliennes, des pompes ou des valves, a précisé la commissaire européenne Cecilia Malmström. De son côté, Pékin souhaitait que des vélos, notamment électriques, figurent parmi les produits concernés par l’accord.

Dimanche matin, les deux coprésidents, les Etats-Unis et l’UE, avaient étendu la première liste de produits, un document que Pékin ne pouvait accepter. Il aurait été utile si la Chine “s’était engagée plus tôt avec ces particularités”, a déploré Mme Malmström. Le représentant américain au commerce Michael Froman a quitté l’OMC sans s’exprimer devant la presse.

La commissaire européenne s’est dite “déçue” par ces différences trop nombreuses pour être absorbées en quelques heures. Plus de 213 lignes tarifaires sont toutefois communes entre les deux listes. “Chacun repart avec une résolution claire d’aboutir à un accord” en 2017. “C’est important pour l’environnement, pour le climat et pour notre obligation morale de montrer” que le commerce peut obtenir des résultats, a dit Mme Malström.

“Je suis toujours une optimiste”, a-t-elle expliqué. Elle admet un “risque” d’enlisement avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence américaine mais “il est difficile” d’évaluer quelle sera sa politique.

Tous les pays de l’OMC

Parmi d’autres produits ciblés figurent par exemple des systèmes de gestion des eaux, des filtres à air ou encore du matériel pour des panneaux solaires. L’EGA est négocié sur le même modèle que l’accord sur les technologies de l’information (ITA).

Le commerce mondial dans ce secteur environnemental atteint au moins près de 1500 milliards de francs, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les participants aux négociations rassemblent au total la majorité de ce domaine mais tous les membres de l’OMC bénéficieraient aussi de la réduction des tarifs.

Les Etats souhaitaient obtenir notamment à Genève un arrangement sur les seuils de parts de marché et la liste des produits. Si un accord est trouvé en 2017, il faudra encore adopter une liste de tarifs, a ajouté récemment une porte-parole de l’OMC.

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