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Eric Woerth inculpé dans l’affaire de la campagne de Sarkozy

Inculpé, Eric Woerth conteste le bien-fondé de ce nouveau rebondissement dans le dossier du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy (archives). KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDON sda-ats

(Keystone-ATS) L’ancien ministre français Eric Woerth a été inculpé mardi pour complicité de financement illégal de campagne, a annoncé son avocat. Il est mêlé à l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne de l’ancien président français Nicolas Sarkozy en 2007.

M. Woerth a été mis en examen pour complicité de financement illégal de cette campagne, dont il a été le trésorier, précise Me Jean-Yves Le Borgne. L’avocat conteste le bien-fondé de ce nouveau rebondissement dans ce dossier.

“Cette mise en cause se fonde sur l’identification de sommes en espèces très faibles, pour ne pas dire dérisoires, au regard du coût d’une campagne présidentielle”, estime Me Le Borgne. Selon Eric Woerth, ces sommes proviennent de “dons anonymes de soutien”, rappelle-t-il dans son communiqué.

“Il lui est reproché d’avoir remboursé en espèces à des collaborateurs, pendant la campagne, des frais pour moins de 4000 euros, selon le dossier, et d’avoir versé des gratifications après l’élection à divers salariés pour un montant, selon l’enquête, de l’ordre de 7000 euros”, dit-il.

Rien à voir avec Kadhafi

Selon l’avocat, Eric Woerth a évalué “de mémoire, dix ans après les faits”, à une trentaine de milliers d’euros les gratifications en espèces versées après la campagne. “Est-il raisonnable de rapprocher ces faits, sans aucune preuve, des millions d’euros prétendument versés par Kadhafi?” ajoute Me Le Borgne.

“Eric Woerth conteste fermement ce raisonnement et s’insurge contre la poursuite dont il fait l’objet”, conclut l’avocat. Son client affirme “avec vigueur (…) qu’il n’a rien à voir avec ‘l’affaire libyenne'”.

Cette inculpation de l’ancien trésorier de la campagne et actuel président (LR, droite) de la commission des finances de l’Assemblée nationale découle d’investigations de la police anticorruption. Celle-ci avait souligné, dans un rapport de septembre 2017, l'”ampleur de la circulation d’espèces” dans l’entourage du candidat de la droite, lui-même inculpé en mars dans ce dossier.

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