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Erwin Sperisen maintenu en détention – Nouveau recours au TF

La justice genevoise a rejeté une nouvelle demande de mise en liberté d'Erwin Sperisen (archives). KEYSTONE/FREDERIC BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Erwin Sperisen reste en prison. La Chambre pénale d’appel et de révision de Genève a rejeté la demande de mise en liberté immédiate déposée par l’ex-chef de la police du Guatemala. Ses avocats vont à nouveau saisir le Tribunal fédéral (TF).

“L’ordonnance a été notifiée mardi”, a indiqué mercredi Giorgio Campa, confirmant une information de tdg.ch et lematin.ch. Pour obtenir la libération de leur client, Me Campa et son confrère Florian Baier se basaient sur un arrêt du TF du 29 juin, rendu public le 12 juillet, annulant sa condamnation.

“La Chambre pénale se raccroche aux quelques éléments de cet arrêt jugés non arbitraires pour refuser notre demande”, a précisé l’avocat. Elle invoque aussi le risque de fuite du double-national guatémaltèque-suisse, né en 1970.

Condamné en appel

Le TF a partiellement admis le recours de l’ex-directeur de la police nationale du Guatemala condamné à la prison à vie pour l’exécution extrajudiciaire de dix détenus. L’arrêt relève des lacunes dans la procédure genevoise, dont diverses violations du droit d’être entendu. Il juge aussi arbitraire l’appréciation de certaines preuves et souligne les insuffisances de la motivation du verdict.

Erwin Sperisen a dirigé la police nationale du Guatemala de juillet 2004 à mars 2007. Venu se réfugier en Suisse en 2007, il a été condamné par la justice genevoise en 2014 à une peine de privation de liberté à vie pour l’exécution extrajudiciaire de sept détenus. Il a été condamné en appel en 2015 pour avoir pris part à dix assassinats de détenus entre 2005 et 2006.

“Cinq ans à l’isolement”

“Mon client est incarcéré depuis cinq ans à l’isolement à Champ-Dollon, dans une cellule de 9 mètres carrés”, a rappelé Me Campa. Il va recourir auprès du TF contre la décision de la Chambre pénale d’appel et de révision, invoquant notamment des “traitements inhumains ou dégradants” et le “droit d’être jugé dans un délai raisonnable ou d’être libéré pendant la procédure”.

Toutes les demandes de mise en liberté de M. Sperisen ont jusqu’à présent été rejetées. Le Ministère public genevois accueille avec satisfaction la décision de mardi, qui “rappelle à juste titre que des charges suffisantes pèsent sur Erwin Sperisen”. A la suite du dernier arrêt du TF, le quadragénaire devra une nouvelle fois être jugé par la justice genevoise.

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