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Espagne: un gouvernement pour ne pas retourner aux urnes à Noël

Les représentants du Parti populaire et de Ciudadanos ont signé le pacte anticorruption proposé par le parti libéral aux conservateurs. KEYSTONE/EPA EFE/JUAN CARLOS HIDALGO sda-ats

(Keystone-ATS) Les conservateurs espagnols ont entamé vendredi des négociations avec les libéraux en vue de la formation d’un gouvernement minoritaire. Ils maintiennent aussi la pression sur les socialistes pour éviter de convoquer les troisièmes élections en un an, le jour de Noël.

Après huit mois d’impasse politique, les équipes du Parti populaire (PP, droite) et du parti libéral Ciudadanos se sont réunies en fin d’après-midi pour discuter du programme d’un prochain gouvernement. Ciudadanos ne veut pas entrer dans ce cabinet mais ne votera la confiance au chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy que s’il peut influer sur sa politique à venir, d’où ces négociations.

Le parti libéral (32 sièges) a déjà arraché au PP l’engagement d’appliquer des mesures de lutte contre la corruption et d’entamer une révision de la loi électorale, qui désavantage actuellement les petits partis comme Ciudadanos, dans les trois mois qui suivront l’investiture du gouvernement.

Appel au PSOE

Mais ce vote ne suffira pas à M. Rajoy pour obtenir la confiance de la chambre. Avec Ciudadanos et l’unique député du parti régional des Canaries, il ne totaliserait que 170 voix sur 350, six de moins donc que la majorité absolue requise au premier tour du vote d’investiture.

Au deuxième tour, la majorité simple suffit, mais il lui faudrait, pour passer, qu’une partie de l’opposition s’abstienne. Alors M. Rajoy presse en vain depuis des semaines ses adversaires traditionnels socialistes (85 députés) de s’abstenir.

Il a fait appel à leur sens des responsabilités, souligné que les électeurs n’accepteraient pas de retourner aux urnes une troisième fois- après avoir déjà voté sans résultat en décembre 2015 et en juin dernier – et qu’un tel scrutin ferait de l’Espagne la risée de l’Europe.

Elections le jour de Noël

Il a encore augmenté la pression jeudi en fixant la date de la première séance d’investiture au 30 août, ce qui, en vertu des délais prévus par la Constitution, obligerait à convoquer de nouvelles législatives le 25 décembre.

“On va voir si (le chef du Parti socialiste Pedro) Sanchez a le toupet d’obliger 36 millions d’Espagnols à retourner aux urnes le jour de Noël”, a twitté le lieutenant de M. Rajoy en Catalogne, Xavier Albiol.

M. Sanchez répète de plus en plus catégoriquement que le Parti socialiste ne s’abstiendra pas. “Je peux le dire plus fort, mais pas plus clairement que je ne l’ai déjà fait”, a-t-il déclaré vendredi à la presse.

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