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Etude mitigée sur les compétences de santé des Suisses

Les Suisses sont peu au fait par exemple de l'utilité des vaccinations (archives). KEYSTONE/AP/RUDI BLAHA sda-ats

(Keystone-ATS) Plus de la moitié des Suisses ont des compétences en matière de santé jugées insuffisantes ou problématiques. C’est le constat d’une étude visant à permettre une comparaison entre la Suisse et huit Etats-membres de l’Union européenne (UE).

Une personne sur dix dispose d’excellentes compétences en matière de santé, a indiqué mardi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le niveau est satisfaisant pour plus d’un tiers de la population, problématique pour 45% et insuffisant pour 9%, selon cette étude.

Les compétences en matière de santé représentent une série d’aptitudes permettant aux individus de prendre au quotidien les décisions qui ont une influence positive sur la santé. L’étude comprenait trois volets: la gestion de la maladie, la prévention des maladies et la promotion de la santé.

Vaccins, dépistages et traitements

Il ressort de ce travail que les principales difficultés rencontrées par les ressortissants suisses portent sur la compréhension et l’évaluation des informations concernant la prévention des maladies. Ces personnes avaient notamment de la peine à se prononcer sur l’utilité de la vaccination, les vaccins nécessaires et les examens de dépistage.

Tout comme les ressortissants de différents Etats-membres de l’UE (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Espagne, Grèce, Irlande, Pays-Bas, Pologne), la population résidante en Suisse a de la peine à soupeser les avantages et les inconvénients d’un traitement et à décider quand demander un deuxième avis médical.

En revanche, elle a moins de difficultés à se conformer aux instructions des médecins ou des pharmaciens ou à comprendre leurs explications sur la prise d’un médicament. Elle saisit facilement les avertissements sur les comportements nuisibles à la santé et sait où trouver des informations pour adopter un comportement sain.

Niveau de formation

Les personnes disposant d’un bon niveau de formation et bénéficiant d’une bonne situation financière ont de meilleures compétences en matière de santé. En règle générale, plus le revenu est faible, moins les compétences sont élevées.

La compétence des femmes est légèrement meilleure que celle des hommes. Les réponses données par des personnes d’origine turque ou portugaise montrent que le contexte migratoire n’influence que partiellement ces compétences.

L’étude présente également les répercussions des compétences sur l’état de santé, notamment sur le volume des prestations médicales sollicitées. A l’instar des ressortissants de l’UE, les personnes résidant en Suisse ayant une faible compétence en santé s’estiment souvent en moins bonne santé et sont plus souvent touchées par un problème de santé durable. Elles séjournent plus souvent à l’hôpital.

Améliorer la situation

L’étude a été menée conjointement par l’OFSP, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires ainsi que la fondation Promotion Santé Suisse en automne 2015. Un échantillonnage représentatif de la population suisse, comprenant aussi des personnes d’origine turque ou portugaise, y a participé.

L’enquête se basait sur un questionnaire élaboré dans le cadre d’un projet de l’UE. Elle permet donc d’établir des comparaisons entre la Suisse et les différents Etats qui y ont pris part. Les résultats feront l’objet d’une analyse approfondie pour déterminer les mesures susceptibles d’améliorer la situation.

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