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Euro 2012: Kiev met Berlin en garde contre un boycottage

(Keystone-ATS) L’Ukraine a mis en garde l’Allemagne lundi contre un “boycottage politique” de l’Euro 2012 de football digne de la “guerre froide”. Kiev réagissait à des informations selon lesquelles Berlin envisagerait de protester ainsi contre le traitement en prison de l’opposante Ioulia Timochenko.

La chancelière Angela Merkel et les ministres de son gouvernement pourraient, selon la presse allemande, ne pas se rendre en Ukraine pour assister à des matches de l’Euro 2012 co-organisé avec la Pologne du 8 juin au 1er juillet, si Mme Timochenko n’est pas libérée d’ici là.

“Nous ne voudrions pas penser que les dirigeants politiques allemands sont capables de ranimer les méthodes de la ‘guerre froide’ et qu’ils vont tenter de faire du sport l’otage de la politique”, a déclaré un porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Volochine, cité par l’agence Interfax.

Nombreux “inquiets”

Plusieurs pays de l’UE dont l’Allemagne ont exprimé ces derniers jours leur inquiétude sur la situation de Mme Timochenko. L’ancienne premier ministre, incarcérée depuis août 2011 est en grève de la faim depuis le 20 avril pour protester contre des violences dont elle dit avoir été victime en prison.

Compte tenu de la situation politique en Ukraine, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, n’a “pas l’intention” de se rendre en Ukraine pour des matches de l’Euro 2012, a déclaré lundi sa porte-parole, Pia Ahrenkilde.

Visite annulée

De son côté, le président tchèque Vaclav Klaus a annulé une visite en Ukraine en raison de ses réserves sur l’incarcération de Mme Timochenko, a indiqué le porte-parole de la présidence, Radim Ochvat, cité lundi par le journal “Lidove Noviny”.

Egérie de la “révolution orange” en Ukraine en 2004, Mme Timochenko a été condamnée en octobre à sept ans de prison pour abus de pouvoir à l’époque où elle dirigeait le gouvernement. Elle a toujours dénoncé cette affaire comme une vengeance personnelle du président Viktor Ianoukovitch, élu en 2010, qui chercherait selon elle à l’écarter de la scène politique.

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