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Euro 2016: une Italie étonnante

(Keystone-ATS) Annoncée comme un candidat potentiel au titre, la Belgique a été battue 2-0 par l’Italie pour son entrée dans l’Euro 2016. Giaccherini (32e) et Pellè ont marqué (93e)

La Squadra, expérimentée et séduisante en première période, a ainsi plongé les Diables rouges dans le doute et la tourmente, tandis qu’elle a évacué la pression qui pesait sur elle.

Emanuele Giaccherini est en quelque sorte le symbole de cette Italie contrainte, sans vouloir faire injure aux joueurs présents, de faire avec les moyens du bord. Le milieu de terrain de Bologne – quatorzième de la Serie A avec quatre points de plus que Carpi, relégué… – est sans doute inconnu de la grande majorité des gens ne suivant pas le Calcio assidûment. Ce ne sont ni ses passages à la Juve (2011 – 2013) ni à Sunderland (2013 – 2014) qui ont marqué les esprits, ni ses débuts internationaux à l’Euro 2012, malgré une excellente prestation contre l’Espagne lors du premier match (1-1).

Non, Giaccherini n’est pas de ceux qui comptent dans le concert mondial. Pas plus que Marco Parolo, Antonio Candreva (Lazio) ou Eder (Inter), tous titulaires lundi à Lyon. Antonio Conte est décidément un sacré meneur d’hommes couplé d’un pédagogue tacticien hors pair!

Parce que son Italie semblant avoir été bricolée dans l’urgence, privée de ses deux rouages essentiels à mi-terrain Marco Verratti et Claudio Marchisio, a longtemps été très bonne face à la Belgique. Cohérente, équilibrée et joueuse. Alors, comment a fait le Commissario tecnico pour bâtir sur les cendres d’un passé parti en fumée? En misant justement sur le passé. Celui de l’Italie et du souvenir de la grande équipe qu’elle a été. Mais aussi celui des joueurs actuels.

Expérience

Jamais dans toute l’histoire de l’Euro un onze titulaire n’avait affiché une moyenne d’âge aussi élevée que la Nazionale s’étant présentée au Parc OL: 31 ans et 169 jours. Une expérience dont l’image la plus parlante est le quatuor défensif Buffon – Barzagli – Bonucci – Chiellini (358 sélections à eux quatre, sans compter les matches disputés ensemble à la Juve…).

C’est d’ailleurs sûrement d’eux qu’est parti le succès azzurro. D’abord parce que Buffon a commencé par mettre son véto sur une lourde frappe de Nainggolan (10e). Puis parce que Bonucci s’est fait l’auteur d’une ouverture ahurissante de 40 mètres (on aurait dit Pirlo) pour offrir à Giaccherini le 1-0. Et enfin parce qu’ils ont tous dirigé la manoeuvre défensive et que l’Italie a tenu bon, jusqu’au bout, malgré trente-cinq dernières minutes suffocantes, quand les Diables rouges ont enfin redonné des signes de vie.

Artistes esseulés

Bourrée de talent mais mal pensée, la Belgique a déçu pendant près d’une heure. Ses artistes De Bruyne et Hazard esseulés dans les couloirs par des latéraux absents, son axe offensif trop figé et manquant de nerf: Marc Wilmots doit revoir sa copie. Oui, les Belges auraient pu égaliser. Par un Lukaku s’étant présenté devant Buffon (53e) ou un Origi qui a mal cadré sa tête (82e).

Mais ils auraient tout aussi bien pu concéder un second but plus tôt, sur un tir de Candreva (35e), sur deux énormes opportunités pour la tête du précieux Graziano Pellè, la première mal cadrée (36e) et l’autre sortie magnifiquement par Courtois (54e), ou encore sur un missile d’Immobile repoussé par le gardien de Chelsea (84e).C’est Pellè qui, à la 93e en conclusion d’un contre, a été récompensé de ses efforts.

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