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Ex-chef du FBI nommé procureur spécial dans l’enquête Trump-Russie

Robert Mueller est un ancien directeur du FBI (archives). KEYSTONE/AP/J. SCOTT APPLEWHITE sda-ats

(Keystone-ATS) Le département américain de la justice a nommé mercredi un procureur spécial pour enquêter sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016 et les soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne Trump. Il s’agit de l’ex-directeur du FBI, Robert Mueller.

Cette mesure intervient alors que le président américain Donald Trump est empêtré dans une série de controverses depuis qu’il a limogé le directeur du FBI James Comey, le 9 mai dernier, qui enquêtait sur le dossier.

“Ma décision (de nommer un procureur spécial) ne signifie pas que l’on a découvert que des délits avaient été commis ou qu’il faut engager des poursuites”, a déclaré le numéro deux du département de la justice, Rod Rosenstein.

“Compte tenu des circonstances actuelles particulières, j’ai estimé que l’intérêt public demande de placer cette enquête sous l’autorité d’une personne qui exerce un degré d’indépendance vis-à-vis de la hiérarchie habituelle”, a-t-il ajouté.

Pressions au congrès

Depuis le renvoi de James Comey, de plus en plus d’élus du congrès réclamaient une enquête indépendante sur l’influence qu’aurait cherché à exercer Moscou pour favoriser l’élection du républicain Donald Trump au détriment de la démocrate Hillary Clinton.

Un procureur spécial a en effet autorité pour mener son enquête plus indépendamment de la hiérarchie du ministère de la justice. Il n’a pas à informer le ministre ou ses adjoints des avancées de son enquête. Il est en outre autorisé à lancer des poursuites si nécessaire.

Pressions de Trump

Donald Trump avait d’abord justifié le limogeage de James Comey par sa gestion de l’affaire des emails d’Hillary Clinton avant d’admettre qu’il avait depuis longtemps décidé de se débarrasser du haut policier, dont le mandat courait jusqu’en 2023.

Mardi soir, des révélations de la presse américaine ont ébranlé la Maison-Blanche, affirmant que le président américain avait demandé en février à M. Comey de classer l’enquête sur Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité nationale accusé de contacts suspects avec la Russie. M. Comey aurait consigné cette tentative d’étouffer une enquête dans des notes dont plusieurs médias américains ont fait état.

Les agences américaines de renseignement ont conclu en début d’année dans un rapport que la Russie avait interféré dans la campagne électorale, des accusations rejetées par le Kremlin.

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