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Facebook veut lutter contre la propagande d’Etat

Facebook indique que ses données "ne contredisent pas" les conclusions rendues en janvier par les services du renseignement américains, qui ont accusé la Russie d'avoir cherché à influencer le résultat de l'élection qui a porté le milliardaire Donald Trump à la Maison Blanche. KEYSTONE/EPA ABACA POOL/OLIVIER DOULIERY / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) Facebook a annoncé jeudi qu’il renforçait sa sécurité. Il entend ainsi contrer les efforts de gouvernements et d’autres acteurs organisés pour répandre de fausses informations ou manipuler les discussions sur sa plate-forme pour des raisons politiques.

La nouvelle initiative dépasse les actions comme le piratage ou les escroqueries financières pour s’attaquer également à “des formes plus subtiles et insidieuses d’abus. Y compris des tentatives pour manipuler les discours civiques et tromper les gens”, écrit le premier réseau social mondial dans un livre blanc.

Cela rentre dans le cadre des mesures prises par le groupe pour lutter contre les “fausses informations”, qu’il avait été accusé d’avoir trop laissé circuler durant la campagne présidentielle américaine, favorisant ainsi la victoire de Donald Trump.

Mais cela vise aussi à contrer les gouvernements et les entités non étatiques qui tentent d’utiliser le réseau social pour manipuler l’opinion publique.

Trois axes d’action

Facebook indique ainsi que son équipe en charge de la sécurité va cibler ce qu’il appelle des “opérations d’information” visant à “déformer le sentiment politique domestique ou à l’étranger”.

Le groupe dit vouloir se concentrer sur trois axes d’action: “la collecte ciblée de données” par les gouvernements qui tentent de localiser des dissidents, “la création de contenus”, à savoir la diffusion de fausses informations par l’intermédiaire du réseau, et “la fausse amplification”, qui utilise des outils artificiels comme des systèmes robotisés automatisés pour promouvoir ou dénigrer une cause ou un groupe de personnes.

Demandes en hausse

Après l’élection présidentielle étasunienne, Facebook avait affirmé que sa plate-forme n’avait pas joué un rôle majeur pour influencer les électeurs.

Dans son livre blanc jeudi, il dit toutefois avoir “répondu à plusieurs situations qui, selon notre évaluation, répondaient au modèle des opérations d’information”.

Facebook dit n’être “pas en mesure d’identifier de manière formelle les acteurs soutenant cette activité”, mais ajoute que ses données “ne contredisent pas” les conclusions rendues en janvier par les services du renseignement américains, qui ont accusé la Russie d’avoir cherché à influencer le résultat de l’élection.

Le groupe a publié parallèlement le rapport qu’il publie régulièrement sur les demandes d’informations qu’il reçoit des gouvernements. Celles-ci ont augmenté de 9% au deuxième semestre, pour atteindre 64’279 requêtes. Dans environ la moitié des cas elles s’accompagnaient d’un ordre de justice lui interdisant de prévenir l’utilisateur concerné.

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