Feu vert à la création d’un musée de l’Holocauste à Bucarest
(Keystone-ATS) Le président roumain Klaus Iohannis a donné mardi son feu vert à la création à Bucarest d’un musée de l’Holocauste. Le projet doit témoigner du rôle des juifs dans la culture de la Roumanie et de leur histoire tragique pendant la Deuxième guerre mondiale.
Le conseil municipal de la capitale avait rejeté en mars un projet visant à ouvrir cet établissement dans l’une des plus vieilles rues marchandes, alimentant les accusations d’antisémitisme.
“L’histoire des juifs roumains, leur contribution au développement du pays ainsi que la tragédie vécue pendant la guerre (…) représentent un héritage qui nous a été caché de longues décennies durant”, a déclaré M. Iohannis au cours d’une cérémonie en présence de survivants de la Shoah.
“Ce musée ne sera pas une réponse mais plutôt un point d’interrogation”, a-t-il ajouté, se faisant l’écho de questions lancinantes sur le rôle, admis tardivement, de la Roumanie dans l’Holocauste. Ce musée sera accueilli par un bâtiment du centre de Bucarest et géré par l’Institut de recherche de l’Holocauste Elie Wiesel.
Etudier son propre rôle
Après avoir longtemps rejeté sur l’Allemagne nazie toute la responsabilité de ces massacres, la Roumanie a accepté en 2003 de mettre en place une commission internationale d’experts pour étudier son propre rôle dans la Shoah.
Entre 280’000 et 380’000 juifs roumains et ukrainiens ainsi que 11’000 Roms sont morts sous le régime du maréchal roumain Ion Antonescu entre 1940 et 1944, selon le rapport de cette commission dirigée par le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel.
La Roumanie compte aujourd’hui environ 3200 juifs, selon le dernier recensement de 2011.