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FICR: La vice-présidence de la Croix-Rouge suisse contestée

La présidente de la Croix-Rouge suisse (CRS) Annemarie Huber-Hotz va se retirer en juin après huit ans environ à la tête de l'organisation et comme vice-présidente de la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La vice-présidence de droit de la Croix-Rouge suisse (CRS) au sein de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) est contestée. Sa présidente relève que la Suisse a financé la rénovation du siège qui sera célébrée lundi à Genève.

Cette fonction au sein du Conseil de direction pour la société nationale du pays hôte du secrétariat est prévue depuis 1928. La CRS en bénéficie depuis 1939 lorsque la FICR, qui fête dimanche ses 100 ans, est revenue s’établir à Genève pendant la Seconde Guerre mondiale.

“Il y a des membres qui estiment que cette vice-présidence n’est plus nécessaire” et que cette faveur est trop importante, a affirmé dans un entretien à Keystone-ATS la présidente de la CRS Annemarie Huber-Hotz. “C’est important pour chaque organisation internationale d’avoir un représentant du pays qui abrite le siège”.

Et d’ajouter que la Suisse a financé la rénovation du bâtiment de la Fédération qui sera célébrée lundi en présence de l’ambassadeur suisse auprès de l’ONU à Genève Valentin Zellweger et du président du gouvernement genevois Antonio Hodgers. La FICR, qui regroupe plusieurs centaines de collaborateurs au Petit-Saconnex (GE), a bénéficié d’un prêt de 59,4 millions de francs.

Au-delà de la vice-présidence attribuée à la CRS, certains souhaitent une réduction de la taille du Conseil de direction. Une modification pourrait être discutée lors de l’Assemblée générale de la FICR en décembre prochain.

Aide sociale ou encore migrations

La menace contre la CRS n’est pas nouvelle. Mais Mme Huber-Hotz y voit une offensive latino-américaine en représailles à son attitude au moment de l’élection du précédent président de la FICR il y a quelques années.

Au moment de quitter la présidence de la CRS en juin, elle relève aussi que les défis en Suisse seront plus importants à l’avenir. Aide sociale, réfugiés, vieillissement de la population, maladies psychiques, changement climatique ou personnes et familles isolées constituent autant de situations auxquelles la Croix-Rouge sera confrontée.

En douze ans comme vice-présidente d’abord puis comme présidente depuis 2011, la Zougoise constate que “l’environnement politique a davantage changé que la Croix-Rouge”. Le repli de certains Etats a provoqué “beaucoup de problèmes” sur les migrations.

Milliers de bénévoles

Elle-même est sortie de la neutralité humanitaire habituelle au moment de la décision du Conseil fédéral de ne pas approuver tout de suite le Pacte mondial des migrations. La Suisse avait pourtant proté les négociations.

“J’étais très gênée”, affirme-t-elle. “On ne peut pas faire appel à cette tradition seulement dans les discours. Il faut aussi l’assumer dans les actions concrètes, dans les prises de position politiques”. “Nous espérons que la Suisse acceptera au final le Pacte”, ajoute la présidente.

Environ 20’000 bénévoles sont actifs dans les associations cantonales qui ont professionnalisé l’encadrement de ces personnes. La crédibilité de la CRS et le dialogue avec les autorités ont augmenté, dit aussi la présidente.

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