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Fin des expulsions à Notre-Dame-des-Landes

Quelques échauffourées ont été signalées vendredi matin (archives). KEYSTONE/EPA/THIBAULT VANDERMERSCH sda-ats

(Keystone-ATS) Les forces de l’ordre sont de nouveau intervenues vendredi matin à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Elles ont mené des opérations de police judiciaire et tenté de dégager les axes routiers, à la suite de violences contre des gendarmes.

La préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, a annoncé la fin de la “phase d’expulsion et de déconstruction” entamée lundi sous l’autorité de quelque 2500 gendarmes. “Tout ce qui était évacuable a été évacué”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. Au total, 29 squats ont été démantelés.

Selon le directeur général de la gendarmerie, le général Richard Lizurey, quelque 700 “zadistes” et leurs soutiens, des “Blacks Blocs”, militants d’ultra-gauche venus de France et d’autres pays européens, étaient sur place. Ils étaient 150 au début de la semaine, a-t-il dit sur CNEWS.

Quelques échauffourées ont été signalées vendredi matin. Trois personnes ont été interpellées en flagrant délit pour “outrage, rébellion et violences” en marge d’une enquête judiciaire menée notamment sur le tir cette semaine d’une fusée anti-grêle sur un hélicoptère de la gendarmerie, a indiqué une porte-parole de la gendarmerie.

Les forces de l’ordre vont rester sur place avec pour mission: le déblaiement des parcelles, la réouverture des deux principales routes traversant la ZAD (D81 et D281) et empêcher “toute réoccupation illégale, toute installation devant désormais s’inscrire dans un cadre légal”.

Phase de concertation

Les pouvoirs publics, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, ouvrent désormais une phase de concertation pour le réaménagement de la “zone à défendre”, a dit la préfète. Des formulaires sont mis à disposition des personnes souhaitant développer un projet agricole et des “agriculteurs qui sont sur place et qui ont un projet pour ce territoire”.

Leurs déclarations devront être retournées à la Direction départementale des territoires d’ici au 23 avril. “L’Etat instruira ces demandes” et “les personnes ayant fait l’objet d’une expulsion ces derniers jours peuvent se déclarer”, a précisé Nicole Klein.

Cette dernière a fait savoir qu’elle n’interdirait pas la manifestation de “réoccupation” prévue dimanche. En 2012, elle avait réuni 40’000 personnes selon les organisateurs.

18’000 bombes lacrymogènes

La préfète a par ailleurs souligné que les opérations d’expulsion s’étaient déroulées “dans le plus strict respect du droit”. Les “zadistes” dénoncent pour leur part la violence de l’intervention. Non loin de la “ligne de front”, un opposant de 70 ans a exposé une pyramide de “18’000” capsules de bombes lacrymogènes et grenades assourdissantes tombées sur la ZAD depuis lundi.

“Les jeunes sont très intéressés, et même étonnés que l’Etat utilise ce genre d’armes pour disperser une foule”, commente celui qui se fait appeler “Maquis”. “Ils veulent connaître ce qui est toxique et ce qui est dangereux, pour savoir ce qui leur tombe sur la tête.”

Le patron de la gendarmerie a affirmé sur CNEWS que “le niveau de violence” de l'”adversaire” était “extrêmement important”. Selon le général Lizurey, 45 gendarmes ont été blessés depuis le début des opérations. “Ce ne sont pas quelques gentils écologistes, (…) ce sont des gens qui sont là pour combattre”, a dit le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sur France 2.

Les “zadistes” ont dénoncé également des blessés dans leurs rangs. Une porte-parole de la gendarmerie a dit ne pouvoir en préciser le nombre. Elle a signalé “un seul hospitalisé connu” au CHU de Nantes.

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