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Fin du procès France Télécom, jugement le 20 décembre

Les ex-dirigeants de France Télécom, dont l'ancien patron Didier Lombard, sont jugés pour "harcèlement moral" dix ans après les suicides de plusieurs salariés (archives). KEYSTONE/AP/JACQUES BRINON sda-ats

(Keystone-ATS) Le tribunal correctionnel de Paris rendra le 20 décembre son jugement dans le procès de France Télécom et de ses ex-dirigeants, dont l’ancien PDG Didier Lombard. Les prévenus sont jugés pour “harcèlement moral” dix ans après les suicides de plusieurs salariés.

Depuis l’ouverture de ce procès inédit le 6 mai, les prévenus ont contesté un harcèlement moral “généralisé”, une “politique d’entreprise de déstabilisation” des salariés. Le parquet a requis les peines maximales de 75’000 euros (83’000 francs) d’amende contre l’entreprise et d’un an de prison et 15’000 euros d’amende contre les ex-dirigeants.

Le PDG de France Télécom de 2005 à 2010, Didier Lombard, son ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès et son ex-responsable du personnel Olivier Barberot, qui voulaient supprimer des milliers d’emplois, sont soupçonnés d’avoir mis en place “une politique d’entreprise visant à déstabiliser les salariés et à créer un climat anxiogène”.

Huit mois d’emprisonnement et 10’000 euros d’amende ont été réclamés contre quatre autres anciens responsables poursuivis pour “complicité de harcèlement moral”.

Symbole de la souffrance au travail

Le procès s’est ouvert il y a plus de deux mois devant le tribunal correctionnel est inédit : France Télécom, devenue Orange en 2013, est la première entreprise cotée au CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, à être jugée en France pour un harcèlement moral institutionnel.

Alors symbole de la souffrance au travail, elle faisait la Une des médias il y a dix ans, avec le suicide de plusieurs de ses salariés. Michel Deparis, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009, avait écrit dans une lettre : “Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause”.

Deux mois plus tard, le syndicat SUD portait plainte, donnant un tournant judiciaire à l’affaire. Les juges ont retenu 39 cas de salariés, dont 19 se sont suicidés. Environ 120 autres personnes se sont constituées partie civile depuis le début du procès le 6 mai.

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