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Forte affluence à la présidentielle iranienne, cruciale pour Rohani

A Qom, comme ailleurs dans le pays, l'affluence était forte dès l'ouverture des bureaux et de longues files d'attente se sont formées pour les électeurs. KEYSTONE/AP/EBRAHIM NOROOZI sda-ats

(Keystone-ATS) Les Iraniens votaient en nombre vendredi à l’élection présidentielle. Ce scrutin est crucial pour le sortant modéré Hassan Rohani qui brigue un second mandat pour poursuivre sa politique d’ouverture au monde.

A Téhéran comme en province, l’affluence était forte dès l’ouverture des bureaux devant lesquels se formaient de longues files d’attente, selon l’AFP et les images de la télévision nationale Irib. Le taux de participation, qui était la grande inconnue du scrutin, devrait dépasser les 72%, selon le ministère de l’Intérieur qui l’organise.

“La participation enthousiaste des Iraniens à l’élection renforce la puissance et la sécurité nationales”, a déclaré M. Rohani après avoir voté dans la matinée à Téhéran, baignée de soleil.

Appel à voter “massivement”

Selon lui, “l’un des acquis du régime de la République islamique est la souveraineté nationale qui s’illustre par les files d’attente des électeurs dans les villes et villages du pays”. “Quel que soit l’élu, il faudra l’aider”, a-t-il affirmé.

L’un des premiers à avoir déposé son bulletin dans l’urne installée dans sa résidence de Téhéran a été le guide suprême Ali Khamenei, qui a appelé ses compatriotes à aller aux urnes “massivement, le plus tôt possible”.

M. Rohani affronte le religieux conservateur Ebrahim Raissi. Ce proche du guide suprême se présente comme l’avocat des plus pauvres et veut donner la priorité à “l’économie de résistance”, axée sur la production et les investissements nationaux.

“Rien n’a changé”

Parmi les nombreux électeurs, Hadi, charpentier de 28 ans, affirme que même si “rien n’a particulièrement changé” dans sa vie sous M. Rohani, il votait quand même pour lui “pour les relations avec le reste du monde et rien d’autre”.

En revanche, Mohammad Ali Serkani, 23 ans, futur ingénieur, a préféré M. Raissi car, pour lui, “la culture islamique, l’économie et la science sont les secteurs les plus importants”.

Or, estime-t-il, “le gouvernement de Rohani a mis fin à la recherche dans de nombreux domaines comme le nucléaire, les missiles et l’espace à cause des négociations sur le (programme) nucléaire”.

Le scrutin se tient deux jours après la décision américaine de renouveler l’allégement des sanctions contre l’Iran, conformément à l’accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis.

Outre la présidentielle, les 56,4 millions d’électeurs sont appelés à voter pour des élections municipales: l’enjeu dans les grandes villes de Téhéran, Machhad (nord-est) et Ispahan (centre) est un changement de la majorité conservatrice qui les dirige.

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