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François à Caacupé, principal lieu de pèlerinage du pays

(Keystone-ATS) Des centaines de milliers de Paraguayens ont prié avec le pape samedi à Caacupé, principal lieu de pèlerinage du pays sud-américain. François a auparavant salué le combat des enfants malades.

Dans le sanctuaire dédié à la Vierge miraculeuse de Caacupé, le souverain pontife de 78 ans a dit son admiration pour le rôle historique des femmes au Paraguay. Une nation quasiment privée de sa population active masculine voici 150 ans à l’issue d’une guerre l’opposant aux voisins brésilien et argentin.

“Vous les femmes et les mères paraguayennes, qui avec grand courage et abnégation avez su relever un pays détruit, effondré, submergé par la guerre. Vous avez la mémoire, le patrimoine génétique de celles qui ont reconstruit la vie, la foi, la dignité de votre peuple”, a-t-il lors de son homélie à Caacupé.

Réduire les inégalités

C’est la deuxième visite d’un pape à Asuncion après celle de Jean Paul II en 1988. L’année suivante, la dictature d’Alfredo Stroessner (1954-1989) poussait son dernier soupir, laissant la voie à un processus démocratique.

François a salué la démocratisation “solide et stable” et sommé les dirigeants paraguayens de réduire les inégalités. Un développement économique “qui ne prend pas en compte les plus faibles et malchanceux, n’est pas un véritable développement”, a sermonné le pape alors que le pays affiche un des plus beaux taux de croissance de la région.

Que les efforts de tous ne cessent pas tant qu’il y aura des enfants sans accès à l’éducation, des familles sans maison, des ouvriers sans travail digne, des paysans sans terres à cultiver et que tant de personnes seront obligées à émigrer vers un futur incertain”, a encore lancé le souverain pontife.

François entretient une relation particulière avec les Paraguayens: dans sa ville de Buenos Aires dont il était l’archevêque, Jorge Bergoglio a beaucoup côtoyé la communauté paraguayenne, environ deux millions de personnes. Fuyant la pauvreté de leur pays, les hommes vont souvent y travailler comme maçons, et les femmes comme femmes de ménage.

“Force d’attraction inexplicable”

Certains Paraguayens avaient pris position dès vendredi soir, dormant sur place. Des milliers d’Argentins et de Brésiliens étaient eux venus en voisins, parfois après 50 heures de voyage en autocar.

“Le pape a une force d’attraction inexplicable, comme un aimant”, confie Graciela Sosa, qui n’a pratiquement pas dormi de la nuit pour être aux premières loges.

Visite aux enfants malades

Avant la messe donnée à Caacupé, François s’était rendu auprès d’enfants malades de cancer à l’hôpital pédiatrique Niños de Acosta Ñu, à Asuncion.

“Nous devons apprendre de vous, a-t-il dit, (…). Vous êtes de vrais lutteurs ! Et quand on a de pareils ‘guerriers’ devant soi, on se sent orgueilleux”.

Puis il a transmis un message d’encouragement aux familles, soulignant les “moments de forte angoisse qui accablent le coeur et les moments de grande joie. Les deux sentiments cohabitent, ils sont en nous. Mais il n’y a pas de meilleur remède que votre tendresse, votre proximité”.

Samedi, François devait rencontrer des membres de la société civile et dire une messe à la cathédrale d’Asuncion. Le premier pape jésuite et latino-américain de l’histoire achèvera dimanche son voyage sud-américain qui l’a d’abord conduit en Equateur et en Bolivie et retournera à Rome.

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