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François Fillon s’en remet à ses partisans et à la droite

"Ils pensent que je suis seul", mais "vous ne baisserez jamais les bras", a lancé François Fillon, acclamé par plusieurs milliers de partisans rassemblés à Paris. KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA sda-ats

(Keystone-ATS) François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle française, s’en est remis dimanche à ses partisans lors d’un discours au Trocadéro, en pleine tourmente politique et judiciaire. Il n’a pas dit clairement s’il comptait aller jusqu’au bout de sa campagne.

“Ils pensent que je suis seul”, mais “vous ne baisserez jamais les bras”, a lancé François Fillon, acclamé par plusieurs milliers de partisans rassemblés à Paris.

“Merci pour votre présence, vous qui avez su braver les intempéries, les injonctions, les caricatures et parfois même les invectives”, a déclaré le candidat de la droite sous une pluie battante.

Dépasser les passions

“Aux hommes politiques de mon camp je dirai à présent ceci: (…) Laisserez-vous les passions du moment l’emporter sur les nécessités nationales ?”, a encore déclaré le vainqueur de la primaire.

“Laisserez-vous les intérêts de factions et de carrière et les arrière-pensées de tous ordres l’emporter sur la grandeur et la cohérence d’un projet adopté par plus de quatre millions d’électeurs? Vous laisserez-vous dicter par l’écume des choses ce choix décisif qu’une part de notre peuple a remis entre vos mains”, a poursuivi l’ex-Premier ministre.

Il a également fustigé “la désertion assumée sans honte et aussi sans orgueil” dans une allusion transparente aux nombreuses défections dans son camp depuis qu’il annoncé mercredi qu’il serait peut-être mis en examen à la mi-mars.

Cinq mille personnes

Juste avant le début officiel de la manifestation prévu à 15h00, 5000 personnes étaient déjà présentes sur le site qui fait face à la Tour Eiffel, selon une estimation de BFMTV. Les partisans de François Fillon en espéraient 45’000.

Baroud d’honneur ou bras de fer ? Ce “grand rassemblement populaire” apparaît comme l’une des dernières cartouches tirées par François Fillon pour tenter de se sortir de la nasse où l’ont plongé les emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants.

“On va gagner”

Plusieurs milliers de manifestants sont arrivés au Trocadéro en début d’après-midi, certains scandant: “Fillon, tiens bon !”, “On va gagner”, “Fillon président”.

Son épouse Penelope est sortie de son silence dans une longue interview à l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche, dans laquelle elle a souligné la détermination de son mari à ne pas céder.

“Moi, je lui ai dit qu’il fallait continuer jusqu’au bout. Chaque jour, je lui ai dit ça” mais “c’est lui qui décidera”, a-t-elle déclaré. “Il n’y a que lui qui peut être président. Être capable d’endurer ça, c’est une preuve de courage remarquable”. Selon un sondage, 71% des Français souhaitent son retrait.

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