Des perspectives suisses en 10 langues

Fraude électorale: Le parlement valaisan désavoue la Coju

Les irrégularités des élections de mars 2017 agitent encore le Grand Conseil valaisan (photo d'illustration). KEYSTONE/FABRICE COFFRINI sda-ats

(Keystone-ATS) Retour à la case départ pour la Commission de justice du Grand Conseil valaisan: elle devra réexaminer les demande de recomptage des voix pour l’arrondissement de Brigue (VS) suite aux irrégularités des élections de mars 2017.

Les demandes de recomptage des voix ont été déposées respectivement en juin 2017 par le parti chrétien social haut-valaisan et une année plus tard par un avocat et ses mandants. La commission de justice (Coju) a rejeté les deux demandes.

Elle a proposé au Grand conseil de faire de même. Mais ses préavis négatifs ont été rejetés vendredi après-midi, respectivement par 80 voix contre 49 et 81 voix contre 47 et une abstention.

Rapport “flou et insuffisant”

Avant le vote, la Coju a essuyé de nombreuses critiques. “J’ai déposé la demande de révision il y a 17 mois et la Coju nous soumet un rapport flou et insuffisant. Elle n’a pas été capable d’interpréter les résultats”, s’est emporté le député chrétien social Diego Clausen.

L’UDC haut-valaisanne, d’où était issu l’auteur de la fraude électorale, a également désavoué la commission, tout en soulignant la difficulté qu’il y aura “à mettre de l’ordre dans cette affaire inextricable”. Le PDC a critiqué un dossier “lacunaire”et les Verts ont appelé la Coju à envisager la voie d’une médiation.

Le PLR a, lui, accepté les conclusions de la Coju, tout en déplorant la fraude. “Il n’y a pas de solutions réalistes pour réparer le préjudice”, a estimé le député Christophe Claivaz. L’UDC du Valais romand s’est ralliée “aux propos clairvoyants du PLR”.

Médiation prossible

Satisfait du vote du Grand Conseil, le chrétien social Diego Clausen a enjoint la Coju à remettre rapidement l’ouvrage sur le métier. Selon lui, l’UDC devrait renoncer volontairement à l’un de ses sièges. Il s’est dit prêt à entamer une médiation.

L’auteur de la fraude électorale a écopé de 12 mois de prison avec un sursis de trois ans. Il avait volé quelque 190 bulletins de vote dans des boîtes aux lettres avant de les remplir et de les renvoyer munis d’une fausse signature.

Les vols ont concerné essentiellement Brigue et Naters. Seuls six cas ont été constatés à Viège.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision