Genève: en grève, l’Usine organise ses soirées dans les rues
(Keystone-ATS) Genève – A Genève, l’Usine se met en grève les week-ends. Saturé, ce haut lieu de la culture alternative tire la sonnette d’alarme depuis deux ans, en vain. Ses soirées festives auront lieu dans la rue jusqu’à ce que les autorités trouvent de nouvelles salles pour les jeunes.
Le coup d’envoi de cette mobilisation a été donné samedi soir à 23h00. Au lieu d’ouvrir ses portes, l’Usine a convié la foule amassée devant le bâtiment à une “promenade nocturne et festive”, a indiqué lundi devant les médias Albane Schlechten, permanente du centre alternatif. Plus d’un millier de personnes ont déambulé en musique et pacifiquement dans les rues de Genève jusqu’à 04h00.
La fermeture d’Artamis en 2008 avait eu pour effet un report des noctambules sur l’Usine. Récemment, celle du Moa Club – une boîte de nuit commerciale prisée des jeunes – a provoqué une nouvelle hausse de la fréquentation “qui tourne presque à l’émeute à l’entrée”, selon la permanente.
Vendredi soir, 400 personnes n’ont pas pu entrer dans le bâtiment, dont la capacité est limitée à 1500 personnes. “On est assez dépassé. Ce serait irresponsable de continuer à faire des soirées dans ces conditions”, a souligné Albane Schlechten. Depuis quelques années, le voisinage se plaint du bruit et autres nuisances générés par le lieu, mais l’Usine estime ne pas pouvoir tout gérer.
La grève sera reconduite les vendredis et samedis soirs jusqu’à l’ouverture d’un autre lieu. Une opération de force destinée à pousser la Ville et le canton à négocier, alors que l’Union des espaces culturels autogérés (UECA), dont l’Usine est membre, a adressé plusieurs demandes dans ce sens aux autorités depuis des années.
Des lieux existent pourtant, comme un espace sous-occupé du Fonds cantonal d’art contemporain au sentier des Saules ou un dépôt du canton au chemin des Gravières, a fait savoir Albane Schlechten. Seul le dossier relatif à la fonderie de l’ancienne usine Kugler, une salle de 100 personnes, avance, selon elle.
