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Gestion du danger d’avalanches inscrite à l’Unesco

Reconnaissance internationale pour la gestion du danger d'avalanche dans les Alpes. Ici, des barrières de protection sur le Schiahorn, près de Davos (archives). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) L’Unesco a inscrit jeudi la gestion suisse du danger d’avalanches sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La candidature avait été soumise en mars 2017 par la Suisse et l’Autriche.

Les connaissances, expériences et stratégies pour faire face à ce danger naturel constituent un patrimoine vivant constamment actualisé dans les régions alpines, écrit l’Office fédéral de la culture (OFC). Sa reconnaissance par l’Unesco met en valeur la complémentarité des savoirs traditionnels, de la technologie et de la culture populaire dans le patrimoine culturel immatériel.

Les avalanches ont donné naissance dans l’espace alpin à des formes collectives de gestion du risque. Dresser des chiens de recherche, dont le fameux saint-bernard, analyser le manteau neigeux, documenter les avalanches, protéger les habitations, former des guides, transmettre des récits: au cours des siècles, la population alpine a développé des stratégies pour faire face au phénomène.

Ce répertoire technique, social et culturel est constamment renouvelé par les habitants et les spécialistes. Il permet aussi bien de prévenir les avalanches que de s’en protéger et d’en sauver les victimes.

En Valais, la gestion du danger d’avalanche sera d’ailleurs au coeur d’une table ronde organisée au Centre culturel des Arsenaux à Sion vendredi, suivie d’une allocution du président de la Confédération Alain Berset. Déjeuner littéraire, projection de films, expositions et visite du site de recherche sur les avalanches de la vallée de la Sionne sont au programme samedi et dimanche.

Défis culturels

Cette inscription au patrimoine immatériel démontre que la gestion des dangers naturels ne soulève pas uniquement des difficultés techniques: elle pose aussi des défis culturels auxquels chaque société apporte ses propres réponses pour les transmettre aux générations futures, poursuit l’OFC.

La décision a été prise lors du 13e Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni jusqu’à samedi à Port-Louis, sur l’île Maurice. Le comité ad hoc de l’Unesco examine 40 demandes d’inscription. Il vient d’intégrer le reggae, le chidaoba (une lutte traditionnelle géorgienne), l’art de la construction en pierre sèche et le savoir-faire lié au parfum de Grasse en France.

Fête des Vignerons déjà inscrite

Le Conseil fédéral a approuvé en 2014 une liste de huit traditions suisses dont les candidatures seraient présentées successivement à l’Unesco. Aux côtés de la Fête des Vignerons inscrite en 2016, du Carnaval de Bâle en 2017 et de la gestion du danger d’avalanche y figurent le savoir-faire de mécanique horlogère, le design graphique et typographique suisse, la saison d’alpage, le yodel et les processions de la semaine sainte à Mendrisio (TI).

Avec la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se distingue de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, l’Unesco cherche à protéger un patrimoine qui ne s’inscrit pas essentiellement dans la pierre et dans l’espace mais dans le temps, les pratiques communautaires et les interactions sociales.

Ce patrimoine englobe des traditions vivantes comme les expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et événements festifs, les connaissances relatives à la nature et à l’univers et les savoir-faire artisanaux. Il illustre ainsi la créativité humaine et témoigne de toute la diversité des expressions culturelles à travers le monde.

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