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Ghailani déclaré coupable d’un seul des chefs d’accusations

(Keystone-ATS) New York – Le Tanzanien Ahmed Ghailani a été reconnu coupable mercredi à New York d’un seul des 286 chefs d’accusations qui pesaient contre lui pour les attentats en 1998 contre des ambassades américaines en Afrique de l’Est. Il est le premier détenu de Guantanamo à être jugé par un tribunal fédéral, soit un procès civil.
Le Tanzanien, âgé de 36 ans, a été déclaré coupable du seul chef de “complot pour détruire des biens américains” mais pas d’avoir participé, pour le compte d’Al Qaïda aux meurtres des 224 victimes à Nairobi et Dar es Salaam en août 1998.
Ce verdict surprise a été prononcé par le jury après cinq jours de délibérations. Il sera condamné le 25 janvier à une peine allant de 20 ans de prison minimum à la prison à vie, selon le procureur.
Le procès d’Ahmed Ghailani était un test pour l’administration Obama critiquée par l’opposition républicaine pour vouloir traduire certains accusés de terrorisme devant des tribunaux de droit commun et non uniquement devant des tribunaux militaires d’exception.
Dans un communiqué, l’organisation de défense des libertés civiles Aclu, s’est félicitée de ce verdict “fiable”, estimant que “cela doit faire taire les craintes infondées qui disent que notre système judiciaire fédéral ne peut mener des procès justes, équitables et efficaces dans des affaires de terrorisme”.
Le séjour du Tanzanien dans une prison secrète de la CIA, entre son arrestation en 2004 au Pakistan et sa réapparition à Guantanamo en septembre 2006, était au centre des inconnues pour ce procès. Il affirme en effet y avoir subi des “interrogatoires musclés” que ses avocats qualifient de torture. Il a passé en tout six ans enfermé sans procès.
Les questions posées par l’admissibilité des preuves avaient duré plus d’un an depuis son arrivée sur le sol américain en juin 2009. Une semaine avant l’ouverture du procès, le juge Lewis Kaplan avait refusé la déposition d’un témoin clé du ministère public, parce que Ghailani avait parlé de lui pendant qu’il était interrogé par la CIA.

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