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Glyphosate: Bruxelles propose une licence de 5 ans

Manifestants durant une action de protestation à Bruxelles le 25 octobre contre la prolongation de l'autorisation du glyphosate dans l'Union européenne. KEYSTONE/EPA/STEPHANIE LECOCQ sda-ats

(Keystone-ATS) La Commission européenne va soumettre le 9 novembre au vote des 28 Etats membre de l’UE une nouvelle proposition de prolongation de la licence d’utilisation de l’herbicide de plus en plus controversé glyphosate. La durée de la licence serait cette fois réduite à 5 ans

L’Union européenne (UE) n’avait pas trouvé mercredi de solution qui permette de rassembler suffisamment d’Etats membres sur le sort du glyphosate. La licence de cet herbicide, largement utilisé dans l’agriculture et accusé de provoquer notamment des cancers, expire pourtant le 15 décembre.

La saga dure depuis plus de deux ans dans l’UE, car la décision ne peut se faire qu’à la majorité qualifiée (55% des 28 Etats membres et 65% des habitants).

Agacée de voir les Etats membres se défiler, la Commission répète inlassablement depuis l’été que la décision doit être une “responsabilité partagée”. Mardi après-midi, elle avait déjà commencé à revoir à la baisse la durée d’autorisation envisagée, évoquant une période de cinq à sept ans.

Pour une élimination progressive

Plusieurs capitales réclament cependant que l’UE prépare le terrain à une disparition progressive de cette substance, qui constitue le principe actif du fameux Round-Up du groupe Monsanto, et est plébiscitée par les agriculteurs non bio pour son efficacité et son faible coût. La France a rappelé vendredi sa volonté de s’en tenir à une durée de renouvellement de l’autorisation de quatre ans maximum.

Mais une élimination progressive du glyphosate ne figure pas dans la proposition de la Commission européenne soumise au vote le 9 novembre, a précisé la porte-parole, Anca Paduraru.

“Cancérogène probable”

Partisans et opposants s’affrontent autour de l’évaluation scientifique de la toxicité du glyphosate depuis la publication en 2015 du rapport du Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce dernier a classé la substance “cancérogène probable”, au contraire des agences européennes l’Efsa (sécurité des aliments) et l’Echa (produits chimiques).

Les inquiétudes grandissantes sur le glyphosate ont aussi donné lieu à l’ouverture d’enquêtes aux Etats-Unis. Des ONG mènent en outre depuis des mois une campagne intensive contre la substance. Une pétition paneuropéenne a obtenu plus de 1,3 million de signatures, un des plus gros succès pour ce type d’initiative citoyenne dans l’UE.

En Suisse, une interdiction du glyphosate n’est pas à l’ordre du jour. L’Office fédéral de l’agriculture ne prévoit qu’un plan d’action pour réduire les pesticides dans l’agriculture.

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