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Grand meeting de la droite italienne à Bologne, avec Berlusconi

(Keystone-ATS) Les formations conservatrices italiennes ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes dimanche lors d’un grand meeting à Bologne. Elles ont promis de coopérer pour contrer et faire tomber le gouvernement de centre-gauche de Matteo Renzi.

Le rassemblement était organisé à l’initiative de la Ligue du Nord, le parti anti-immigration de Matteo Salvini, devenu la principale force de la droite italienne, éclipsant Forza Italia de Silvio Berlusconi. L’ex-Cavaliere, 79 ans, était présent à Bologne, comme Giorgia Meloni, dirigeante du petit parti de la droite ultra Fratelli d’Italia (Frères d’Italie).

La foule massée sur la grand-place de Bologne agitait les drapeaux de la Lega, de Forza Italia et de Fratelli d’Italia et scandait des slogans hostiles au chef du gouvernement: “Rentre chez toi, Renzi! Libérons-nous, prenons un nouveau départ!”

Attaque anti-UE

“Avec cette unité retrouvée, consistant à rester ensemble, à lutter ensemble, nous remporterons les prochaines élections”, a lancé Silvio Berlusconi à la tribune. Il a également multiplié les attaques contre l’Union européenne.

“Etes-vous disposés encore à supporter une Europe qui nous impose des impôts et l’austérité?”, a-t-il lancé. “Etes-vous disposés encore à supporter une Europe qui nous impose des sanctions contre la Russie” avec les dommages qui en découlent pour l’économie italienne, a-t-il ajouté.

“C’est un choix de droite populiste, peut-être son chant du cygne”, a estimé le politologue Massimiliano Panarari, professeur à l’université Luiss de Rome, rappelant que l’ancien chef du gouvernement italien avait “toujours oscillé entre des positions libérales-conservatrices et le populisme”.

“Valet” de la Ligue du Nord

“La décision de participer comme valet à la réunion à Bologne de Salvini signifie qu’il s’est livré pieds et poings liés au leader de la Ligue”, a de son côté estimé l’éditorialiste Claudio Tito, dans le quotidien de gauche La Repubblica, évoquant “une dose de masochisme” dans cette “saison crépusculaire” de l’ex-Cavaliere.

Le centre-droit est souvent apparu divisé depuis les législatives de 2013, remportées par le Parti démocrate (PD, centre-gauche) de M. Renzi. Les derniers sondages en date créditent la Ligue du Nord de 14% d’intentions de vote, en troisième position derrière le PD (31%) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, parti anti-système), à 27%.

Forza Italia est distancée à 12% et Fratelli d’Italia est à 4,5%. Si ces trois partis de droite unissaient leurs forces, ils seraient à même de menacer la prééminence du PD, seul grand parti au centre-gauche.

Les prochaines législatives doivent avoir lieu en 2018. D’ici là, des municipales se tiendront l’année prochaine à Rome, Milan, Naples ou encore Bologne.

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