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Guillaume Barazzone admet des erreurs et rembourse

L'exécutif de la Ville de Genève s'est présenté in corpore devant les médias pour répondre aux critiques de la Cour des comptes. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Sévèrement épinglé par la Cour des comptes pour ses frais professionnels excessifs, le magistrat PDC de la Ville de Genève Guillaume Barazzone a admis des “erreurs involontaires”. Il a annoncé avoir remboursé 51’896 francs.

“Dans ce dossier, je n’ai pas fait tout juste. J’ai commis des imprudences, des erreurs involontaires”, a déclaré jeudi M. Barazzone dans la foulée de la présentation du rapport de la Cour des comptes. Le Conseil administratif de la Ville de Genève s’est présenté in corpore devant les médias.

M. Barazzone a effectué ce remboursement “sur une base volontaire” après avoir analysé ses frais depuis son entrée en fonction en 2012. Il a expliqué avoir fait un usage intensif mais “pas excessif” de son téléphone, qui est son outil principal de travail. “J’ai manqué de rigueur et j’aurais dû acheter des paquets de données”, a-t-il souligné. Il a remboursé la différence par rapport à la moyenne de ses collègues.

M. Barazzone a aussi décidé de rembourser tous les frais liés à des activités entre 1h00 et 6h00. Il cite ainsi une bouteille de champagne ou encore trois cocktails dans un bar karaoké. “Je ne le referai pas sous l’angle de l’exemplarité”, a-t-il déclaré. Le magistrat PDC a aussi confondu ses cartes de crédit privée et professionnelle “qui se ressemblaient”.

“Pas dogmatique”

Déjà critiqué pour son voyage à Abu Dhabi en 2017, M. Barazzone conserve la confiance de son parti. Le PDC souligne dans un communiqué que son élu a “reconnu sans faux-fuyants des erreurs et a procédé à leur remboursement”.

Egalement épinglée par la Cour des comptes, la Verte Esther Alder s’est justifiée sur ses frais élevés de taxi. Selon l’élue, ce n’est pas le moyen de transport qu’elle utilise le plus souvent. “Je suis Verte, mais pas dogmatique”, a-t-elle ajouté en précisant qu’elle est souvent chargée de dossiers volumineux.

“Strip-tease intégral”

Bien que le Conseil administratif regrette le “ton très dur, inadéquat et contre-productif” du rapport de la Cour des comptes, il en prend pleinement la mesure. Après un exercice approfondi d’introspection, il a adopté immédiatement plusieurs mesures, dont un nouveau règlement relatif aux frais professionnels des membres de l’exécutif, a annoncé le maire Sami Kanaan.

Ce nouveau règlement prévoit un contrôle croisé de chaque dépense des magistrats. Auparavant, le fonctionnement était basé sur un système coutumier et réglementaire remontant à plusieurs dizaines d’années. L’ancien dispositif ne répondait plus aux attentes actuelles. “On aurait dû le faire avant”, a reconnu la conseillère administrative Sandrine Salerno.

En revanche, le Conseil administratif a refusé de se livrer au “strip-tease intégral” qui, selon lui, découlait d’une recommandation de la Cour des comptes sur la transparence. “Cela créerait un climat de suspicion où les élus seraient totalement livrés au regard du public avec les jugements qui vont avec”, a relevé Mme Salerno. “Ça va trop loin”, selon la socialiste.

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