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Heurts avec la police près de la frontière autrichienne

Le bourg du Brenner noyé sous la fumée des gaz lacrymogènes KEYSTONE/EPA ANSA/ROBERTO TOMASI sda-ats

(Keystone-ATS) Des heurts ont opposé samedi après-midi à Brenner, petite localité à la frontière italo-autrichienne, les forces de l’ordre à plusieurs centaines de jeunes manifestants. Ces derniers protestaient contre la préparation par l’Autriche d’un dispositif anti-migrants.

Les manifestants, de jeunes anarchistes pour la plupart, marchaient devant une banderole proclamant “abattons les frontières”. Ils ont tenté de rejoindre le territoire autrichien depuis l’Italie lorsqu’ils se sont heurtés à de nombreuses forces de l’ordre, policiers et carabiniers en tenue anti-émeutes.

Les manifestants, qui ont brièvement occupé la petite station ferroviaire dans le bourg de Brenner, sur le col du même nom, ont ensuite lancé des pierres et des fumigènes vers les forces de l’ordre qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes.

La police a libéré la station mais plusieurs dizaines de manifestants se sont alors dirigés vers l’autoroute voisine, fermée à la circulation, où les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau. Selon l’agence de presse AGI, deux policiers ont été blessés, un véhicule de police incendié et plusieurs manifestants arrêtés.

“Catastrophe politique”

L’Autriche a commencé l’installation d’un dispositif anti-migrants à sa frontière avec l’Italie, précisément sur le col du Brenner, estimant que Rome n’en fait actuellement pas assez pour contrôler les migrants. Le gouvernement italien estime pour sa part ces mesures inutiles et contraires à l’esprit de Schengen.

Quelque 2500 camions et 15’000 voitures transitent en moyenne chaque jour par le tunnel du Brenner, axe économique crucial pour l’Italie et ses entreprises qui exportent vers le nord de l’Europe.

Un blocage par l’Autriche de sa frontière avec l’Italie au col du Brenner pour lutter contre l’afflux de migrants serait une “catastrophe politique” pour l’Europe, a prévenu samedi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Située au croisement des deux principales routes migratoires en Europe – via les Balkans et via l’Italie – l’Autriche a vu transiter plusieurs centaines de milliers de réfugiés l’an passé et en a accueilli au total 90’000, soit plus du 1% de sa population. Pour cette année, Vienne s’est fixé un plafond de 37’500 demandeurs d’asile. A ce jour, l’Autriche en a déjà enregistré près de la moitié.

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