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Heurts et arrestations au Caire et à Alexandrie

(Keystone-ATS) La police égyptienne a fait usage de gaz lacrymogènes vendredi pour disperser au Caire et à Alexandrie des centaines de manifestants. Ils exprimaient leur opposition à la rétrocession de deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite.

Près du Syndicat des journalistes dans le centre du Caire, plus d’un millier de manifestants s’étaient réunis scandant “A bas le régime militaire”, un slogan connu de l’époque des soulèvements du Printemps arabe en 2011. Dans les rangs des manifestants, nombreux étaient les libéraux et les activistes qui ne s’étaient pas mobilisés ainsi contre le régime du président Abdel Fatah al-Sissi depuis le renversement de l’ex-président Mohamed Morsi.

“Je proteste à cause de la situation générale dans le pays, pas seulement pour les îles”, a expliqué un ingénieur dans la foule.

Le parvis du syndicat, haut lieu de rassemblement contre le pouvoir, était ceinturé l’après-midi par les forces de l’ordre déployées en nombre. La loi égyptienne interdit tout rassemblement public qui ne serait pas préalablement autorisé par le ministère de l’Intérieur.

Avertissement non respecté

Les manifestants protestaient contre la rétrocession des deux îlots inhabités de Tiran et Sanafir au large de la péninsule du Sinaï. Cet accord, signé au cours d’une visite historique au Caire du roi Salmane d’Arabie saoudite la semaine dernière, a provoqué une vague de protestations contre le président égyptien.

Selon un officier de police, les agents ont tiré des grenades lacrymogènes et effectué des arrestations au cours de l’une des manifestations dans le quartier de Mohandessine, dans le centre du Caire. La police a également investi d’autres quartiers de la ville et de Guizeh, sur l’autre rive du Nil, ont déclaré des responsables de la sécurité, selon lesquels 119 personnes ont été arrêtées.

A Alexandrie, seconde ville du pays, les manifestants ont été dispersés par la police, laquelle a fait là aussi usage de gaz lacrymogènes, et certains ont été arrêtés, selon les mêmes sources.

Jeudi, la police avait prévenu la population de ne pas manifester après l’appel de militants islamistes et laïcs à des rassemblements au Caire. Ces derniers accusent le président Sissi de “vendre” les îles en échange d’investissements saoudiens. Le gouvernement affirme, lui, que l’Arabie saoudite avait demandé en 1950 à l’Egypte d’assurer la protection des deux îles qui lui appartenaient.

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