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Hollande en position difficile à deux ans de la présidentielle

(Keystone-ATS) La lourde défaite de la gauche au pouvoir en France lors d’un scrutin local cette fin de semaine est un signal d’alarme pour le président socialiste François Hollande. Ce dernier est menacé d’une humiliante élimination face à la droite et l’extrême droite en 2017.

A droite, l’ancien président Nicolas Sarkozy, chef du parti UMP, a clamé victoire. Mais nombre d’observateurs ont relevé que ses gains s’apparentaient davantage à un rejet de la politique du président qu’un soutien clair et ferme à son projet politique encore peu affiné.

Signe de la gravité de l’heure, le premier ministre Manuel Valls a annulé la réunion qu’il devait avoir mardi avec le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi. Il participera à une réunion du groupe PS à l’Assemblée puis aux questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

“En bonne entente avec le président, le Premier ministre a jugé qu’il était plus important d’être à Paris qu’à Berlin”, a-t-on expliqué dans son entourage. “Les lendemains d’élection, on sent le vent, le climat, il faut être réactif.”

PS au 3e rang, derrière l’UMP et le FN

En perdant près de la moitié des 61 départements sur 101 qu’il contrôlait avec ses alliés, le Parti socialiste (PS) a lui essuyé un quatrième revers en un an, après les élections municipales, les européennes et les sénatoriales de 2014.

“C’est clairement une nouvelle édition du vote sanction (…) Sa situation devient très compliquée à deux ans de l’élection présidentielle”, estime le politologue Frédéric Dabi, de l’institut de sondages Ifop.

Avant-dernier test pour 2017, en attendant des élections régionales fin 2015, les départementales ont relégué, en voix, le PS au troisième rang derrière l’UMP et le Front national (FN). Même s’il a échoué à remporter le moindre département, le parti de Marine Le Pen enregistre une progression historique, avec 25,1% des voix au premier tour et 62 élus au second contre un seul sortant.

Valls maintient le cap

En à peine plus de deux mois, le regain de popularité enregistré par François Hollande et Manuel Valls pour sa gestion des attentats de Paris début janvier a fondu comme neige au soleil.

Manuel Valls a reconnu le lourd tribut payé aux départementales d’une gauche “trop dispersée”. Il a assuré avoir entendu la “colère” des Français, dont une moitié a boudé les urnes.

Le chef du gouvernement a toutefois déclaré dimanche soir qu’il maintenait le cap de sa politique économique tout en annonçant des mesures pour favoriser l’investissement privé et public, une déclaration mal accueillie par la gauche du PS, qui réclame un changement.

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