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Hong Kong vote pour la première fois depuis les “parapluies”

(Keystone-ATS) Les électeurs hongkongais étaient appelés aux urnes dimanche pour désigner les membres des comités de district. Il s’agit du premier vote depuis le mouvement massif survenu à l’automne 2014 pour réclamer un suffrage universel véritable dans l’ex-colonie britannique.

Il s’agissait de choisir 431 représentants qui siégeront dans 18 comités de district, où la majorité est actuellement détenue par des candidats favorables au pouvoir en place. Les analystes estiment que les candidats prodémocratie ne devraient pas augmenter de manière significative leur nombre de sièges. Les résultats sont attendus lundi matin.

“C’est le peu de pouvoir dont nous disposons”, a expliqué Kris Fong, 28 ans. Elle a voté pour un candidat prodémocratie car elle estime que Hong Kong est “manipulée par Pékin”.

“Après le mouvement des parapluies, j’estime que même si notre vote est insignifiant, c’est notre seul moyen légitime de dire à ceux du Nord ce que nous pensons”, a-t-elle dit en référence aux autorités de Pékin.

Dans certains districts, de jeunes candidats qui ont fait leurs premières armes lors du mouvement prodémocratie affrontent la vieille garde, et sont surnommés les “soldats des parapluies” par la presse locale. Les candidats favorables au gouvernement font valoir quant à eux qu’ils représentent la stabilité.

Réforme contestée

Pékin a accepté le principe du suffrage universel pour l’élection en 2017 du chef du gouvernement de la région semi-autonome, mais n’aurait autorisé que deux ou trois candidats adoubés par un comité aux ordres à se présenter, ce qui était inacceptable pour les manifestants.

En dépit de l’écho international suscité par ce “mouvement des parapluies” qui avait duré 79 jours, la Chine ne leur a pas cédé un pouce de terrain. Les sept millions d’habitants de Hong Kong bénéficient de droits inconnus sur le continent mais le sentiment que ces libertés sont menacées se répand de plus en plus.

Le projet de réforme électorale a été mis en échec en juin par les députés prodémocratie du Parlement hongkongais, si bien que c’est le système actuel qui prévaudra pour l’élection du chef de l’exécutif en 2017: il sera désigné par un collège de grands électeurs loyal à Pékin.

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