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Human Rights Watch accuse la Syrie de crimes contre l’humanité

(Keystone-ATS) Les forces gouvernementales syriennes ont commis des crimes contre l’humanité en réprimant les opposants au président Bachar al Assad dans la province rebelle de Homs, accuse Human Rights Watch dans un rapport. L’organisation s’appuie sur une centaine de témoignages.

“Le caractère systématique des mauvais traitements infligés aux civils à Homs par les forces gouvernementales syriennes, y compris la torture et les exécutions illégales, constituent des crimes contre l’humanité”, déclare Human Rights Watch dans un communiqué accompagnant son rapport.

“Généralement, les forces de sécurité utilisent des mitrailleuses lourdes, y compris des canons anti-aériens montés sur des véhicules blindés, pour tirer sur des quartiers afin d’effrayer la population, avant d’entrer avec des transports de troupes blindés et d’autres véhicules militaires”, écrit HRW.

Entretiens

L’organisation de défense des droits de l’homme, qui s’appuie sur une centaine de témoignages d’habitants pour étayer ses conclusions, appelle la Ligue arabe à suspendre la Syrie de ses instances.

HRW demande également aux Nations unies de sanctionner les individus responsables et de renvoyer le régime syrien devant la Cour pénale internationale.

Son rapport se base sur des entretiens avec 114 habitants de Homs qui ont soit quitté la Syrie pour des pays voisins soit dialogué avec HRW par internet.

3500 morts

HRW écrit que les forces syriennes ont tué au moins 104 personnes à Homs depuis le 2 novembre, date à laquelle Damas a officiellement accepté un plan de la Ligue arabe visant à mettre fin à la violence et à entamer un dialogue avec l’opposition.

Ce bilan s’ajoute aux 587 civils au moins tués dans cette ville du centre-ouest du pays entre avril et août, précise l’organisation selon laquelle le gouvernorat de Homs est celui qui a payé le plus lourd tribut de la répression du soulèvement anti-Assad depuis la mi-mars.

Les Nations unies estiment à plus de 3500 le nombre total de personnes tuées dans la répression. Les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes terroristes armés soutenus par l’étranger et font état de 1100 soldats et policiers tués.

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