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IFA 2018: la “Sleep tech”, des gadgets pour nous mettre en veille

Pour ceux qui sont en bonne santé, mais curieux de la qualité de leur sommeil, les "wearables" de cette rentrée 2018, des objets connectés à porter sur soi, comme les montres ou les bracelets d'activité, ont pour la plupart intégré une fonction de mesure (archives). KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN sda-ats

(Keystone-ATS) L’obsession du sommeil parfait est devenu un marché rêvé pour les entreprises technologiques. En témoigne la place accordée aux “sleep tech” au salon IFA de Berlin, avec des appareils anti-ronflements ou des applications pour mesurer les phases d’endormissement.

Certains gadgets, la nuit, nous portent conseil. Pour ceux qui sont en bonne santé, mais curieux de la qualité de leur sommeil, les “wearables” de cette rentrée 2018, des objets connectés à porter sur soi, comme les montres ou les bracelets d’activité, ont pour la plupart intégré une fonction permettant de mesurer ses cycles et de se réveiller au moment que l’algorithme juge optimal.

Autre nouveauté de l’IFA, les dispositifs anti-ronflements destinés aux conjoints. Les petits écouteurs intra-auriculaires de la start-up QuietOn, montée par deux anciens de chez Nokia, enregistrent les ronflements environnants et diffusent à la place dans l’oreille des bruits rassurants. Cela marche également pour les nuisances sonores venant de la rue.

Pour créer de bonnes conditions de réveil, certains constructeurs jouent sur la luminothérapie, souvent intégrée à un réveil-matin, qui diffuse de la lumière blanche et repositionne les cycles de sommeil sur ceux proches du soleil.

Orthosomnie, l’obsession

Un brin futuriste, Philips s’apprête à commercialiser le SmartSleep, un bandeau qui ressemble de loin à un casque d’orthodontie en tissu. Au niveau des oreilles, un coussinet diffuse du bruit blanc, l’équivalent auditif de la neige sur l’écran de la télévision, censé approfondir le sommeil.

Des capteurs sont installés dans la partie placée sur le front ou le crâne. Piloté par une application, le casque collecte les données du dormeur et donne des conseils pour améliorer ses cycles de sommeil. La firme néerlandaise a également exposé le DreamWear, un masque nasal qui permet d’envoyer de l’oxygène aux personnes souffrant d’apnée du sommeil et couplé à un boîtier d’analyse.

Mais à mesure que ces technologies se démocratisent et que les cabinets médicaux se remplissent de patients apportant, anxieux, les conclusions de leurs applications de sommeil, les professionnels, eux, se montrent sceptiques.

“Les personnes qui ne sont pas satisfaites de leur sommeil, qui ont des troubles ou souffrent d’une fatigue ou de somnolence doivent discuter de ces sujets avec un praticien assermenté, quoi que leur disent leurs montres connectées ou tout objet de sommeil connecté”, alertait en mai le Dr. Ilene Rosen, présidente de l’association américaine de médecine du sommeil (AASM).

Il existe désormais une expression pour désigner cette obsession d’un sommeil parfait, “orthosomnie”, calquée sur l’orthorexie, ce souci maladif de la qualité de son alimentation, qui n’est pas encore reconnu comme un trouble médical à part entière.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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