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Il faut montrer patte blanche pour adopter un chat à la SPA

Toutes les SPA font signer un contrat d'adoption aux futurs propriétaires (image d'archives). Keystone/AP dapd/AXEL HEIMKEN sda-ats

(Keystone-ATS) Sécuriser son balcon, accueillir deux chats plutôt qu’un, ne pas habiter trop près d’une route cantonale, signer un contrat, telles sont quelques-unes des conditions à remplir pour pouvoir ramener une petite boule de poils chez soi. Sinon, certaines SPA refusent.

Un refus, c’est ce qui est arrivé à cette amoureuse des chats qui préfère garder l’anonymat. “J’en désirais un qui puisse sortir. J’avais craqué sur un matou noir. Le refuge n’a pas voulu me le donner, parce que j’habite trop près d’une route où il y a beaucoup de circulation”, confie-t-elle. Et d’ajouter: “Ils m’ont conseillé de prendre un chat d’appartement, mais ils n’en avaient aucun à me proposer à ce moment-là.”

En Suisse, chaque SPA est libre de fixer ses propres conditions, indique Helen Sandmeier de la Protection suisse des animaux. Ainsi, les refuges ont des politiques plus ou moins strictes.

Pour certaines, pas question de donner un animal si le balcon n’est pas sécurisé à l’aide d’un filet à chat ou si une route principale se trouve à proximité. Plusieurs SPA refusent également de placer un chaton d’appartement seul.

“Si vous habitez à moins de 100 mètres d’une route principale, vous ne pouvez prendre qu’un chat qui ne sort pas”, indique par exemple Gaby Moser, employée du Tierheim Oberbottigen, près de Berne.

Du côté de la Société vaudoise de la protection des animaux (SVPA), on se montre plus souple. Le filet à chat est “fortement conseillé, mais pas obligatoire”. “La discussion est un meilleur outil pour effectuer un placement qu’une liste de critères”, estime Stéphane Crausaz, porte-parole de l’association.

Contrat d’adoption

Malgré ces divergences, certains critères font l’unanimité. Toutes les SPA interrogées s’accordent pour dire qu’un chat qui a l’habitude de sortir devra être placé dans un foyer où il pourra continuer à gambader dehors.

Toutes font également signer un contrat d’adoption aux futurs propriétaires. Ceux-ci doivent s’engager à ramener l’animal au refuge s’ils ne peuvent plus s’en occuper. Dans la plupart des cas, le consentement de la SPA est nécessaire s’ils veulent le donner à une tierce personne. En cas de problème, l’animal peut être retiré à tout moment.

Plusieurs SPA restent en effet propriétaires du chat placé. “Vous devenez les parents, nous restons les grands-parents”, illustre Silvie Schmid de la SPA Fribourg.

Stathis Dimoulitsas, responsable de la SPA La Côte, reconnaît que les adoptants l’interpellent souvent à ce sujet. Nous faisons cela pour assurer un suivi, explique-t-il.

Certaines SPA exigent aussi que les personnes qui adoptent un chat deviennent membre de l’association pendant la durée de vie de l’animal. C’est par exemple le cas de la SPA La Côte et de la SVPA. “C’est marqué dans le contrat, mais c’est à bien plaire. On ne peut pas obliger les gens à payer”, relativise Stathis Dimoulitsas.

Stérilisation

Tous insistent en outre sur l’importance de castrer et stériliser les animaux afin d’éviter une prolifération de chats, un phénomène qui peut vite devenir hors de contrôle. Si l’on considère qu’un couple de chats se reproduit deux fois par an et qu’à chaque portée, trois chatons survivent, on obtient plus de 420’000 chats au bout de sept ans, peut-on lire sur la page internet de la campagne “Action contre la misère des chats”.

Tous les chats adultes qui sortent des refuges sont donc castrés ou stérilisés. Les personnes qui adoptent un chaton doivent s’engager à le caster ou stériliser le moment venu. Certaines SPA demandent même une confirmation.

“Lorsqu’une personne adopte un chaton, nous fixons une date autour de laquelle les animaux sont censés être castrés ou stérilisés. Cela correspond à environ sept mois pour une femelle et neuf pour un mâle. Nous demandons aux adoptants de nous envoyer la facture du vétérinaire comme confirmation”, explique Silvie Schmid.

Certaines SPA participent aux frais. C’est notamment le cas de la SPVA, de la SPA La Côte et de la SPA du Valais.

Pas de placement à tout prix

Les SPA interrogées reconnaissent que les critères qu’elles fixent peuvent freiner certaines personnes. Elles considèrent toutefois leurs pratiques comme justifiées.

“Nous devons être exigeant. Il s’agit de s’assurer du bien-être de l’animal”, explique Stéphane Crausaz. “Le but n’est pas de placer à tout prix, mais de bien placer”, renchérit Chantal Yerly de la SPA Neuchâtel et environ (SPANE).

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