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Initiative lancée par les démocrates-chrétiens pour freiner les coûts de la santé

Les délégués du PDC étaient réunis à Cham samedi. KEYSTONE/ALEXANDRA WEY sda-ats

(Keystone-ATS) Le PDC fait des coûts de la santé un thème électoral en vue des Fédérales de 2019. Ses délégués ont approuvé samedi le lancement d’une initiative populaire destinée à introduire un frein aux dépenses en la matière. La récolte de signatures commencera en automne.

Les 274 délégués démocrates-chrétiens réunis à Cham (ZG) ont soutenu le texte d’initiative à l’unanimité. “Nous sommes le seul et unique parti bourgeois qui s’occupe réellement du plus grand sujet de préoccupation des Suisses, et le seul qui livre une proposition utilisable qui prend le problème à sa source”, a souligné le président du PDC Gerhard Pfister devant l’assemblée.

L’initiative populaire du PDC exige que la Confédération et les cantons prennent des mesures incitatives contraignantes lorsque l’augmentation des coûts moyens annuels par personne assurée dans l’assurance maladie obligatoire est supérieure d’un cinquième à l’évolution des salaires nominaux. Si besoin, ces mesures doivent aussi comprendre des sanctions.

But de l’opération: faire évoluer l’augmentation des coûts à la charge des assurés proportionnellement à leur salaire moyen et à l’économie. “C’est une solution qui laisse le marché décider aussi longtemps qu’il ne produit pas de distorsion. Nous reprenons le modèle éprouvé du frein à l’endettement”, a rappelé Gerhard Pfister.

Contre une médecine à deux vitesses

Aux libéraux-radicaux qui accusent le PDC d’enfoncer des portes ouvertes et de se donner seulement bonne conscience à travers cette initiative, le Zougois a répliqué: “une famille de quatre personnes qui paie aujourd’hui près de 15’000 francs par année de primes maladie appréciera la manière dont le PLR écoute la population.”

Le conseiller national a aussi accusé le PS de faire de fausses promesses au peuple dans ses propositions: “il fait miroiter aux assurés que la hausse effrénée des coûts peut être stoppée simplement avec des primes fixes.” Sans mesures de frein, le système aboutira à une médecine à deux vitesses, soit la franchise à 10’000 francs, dont le PDC ne veut pas, a mis en garde Gerhard Pfister.

Surabondance de prestations

Président des démocrates-chrétiens genevois, Bertrand Buchs a rappelé que les coûts de la santé pris en charge par l’assurance maladie obligatoire augmentent d’un milliard de francs chaque année. Ils ont été multipliés par deux et demi depuis 1996. Il en va donc de même pour les primes payées par les assurés, alors que les salaires ont progressé cinq fois moins que ces dernières durant la même période.

De nombreuses incitations négatives, liées à une surabondance de prestations, entravent le système de santé suisse, observe le Genevois. Elles conduisent à des redondances, des thérapies excessives et une médication “susceptible de nuire à la santé des patients”. Pourtant, il serait possible d’économiser 20% des coûts, sans perte de qualité, a souligné Bertrand Buchs en citant l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Oui à la loi sur les jeux d’argent

Les délégués se sont aussi prononcés sur la nouvelle loi sur les jeux d’argent, soumise au peuple le 10 juin prochain. Ils ont dit “oui” à la proposition du Conseil fédéral et des Chambres, par 181 voix contre 38 et 11 abstentions.

La nouvelle loi doit rendre impossibles les offres illégales de jeux d’argent, en bloquant notamment des sites en ligne. Objectif: garantir que les gains provenant de tels jeux servent des objectifs d’utilité publique et ne remplissent pas les caisses des fournisseurs en ligne étrangers.

Charles Juillard vice-président

L’assemblée a élu par acclamations le ministre jurassien Charles Juillard à la vice-présidence du parti. Agé de 56 ans, ce dernier a souligné la nécessité de relayer les aspirations romandes jusqu’à la tête du parti.

Il succède à Yannick Buttet, qui s’est retiré en décembre dernier suite à une affaire de harcèlement sexuel, un départ qui a “beaucoup affecté” Gerhard Pfister, de son propre aveu. Le président a rappelé que le Valaisan s’était engagé sans compter pour le parti, et l’en a remercié.

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