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Investissement étranger: la Suisse avance largement en un an

Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann peut se réjouir des chiffres suisses liés à l'investissement étranger direct (archives). KEYSTONE/MARCEL BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse a avancé de 32 places en 2015 comme 6e destinataire de l’investissement étranger direct (IED). Mieux, elle progresse de 146 rangs et devient le 7e investisseur. Les Etats-Unis sont premiers dans les deux cas.

Au total, 1760 milliards de dollars (environ 1688 milliards de francs) d’IED ont été investis à l’étranger en 2015, révèle le Rapport mondial sur l’investissement publié mardi à Genève par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Une hausse de près de 40% et par ailleurs la plus importante depuis la crise financière.

Le secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi a estimé que ces chiffres étaient positifs pour atteindre “un chemin de croissance durable” à long terme dans l’IED. “Dans chaque pays, il y a au moins une loi, souvent plus d’une, qui diminue le montant de l’investissement international ou la possession d’entreprises”, a-t-il dit devant la presse.

Il déplore l’absence d’une facilitation suffisante de l’investissement. Même si 85% des changements législatifs adoptés en 2015 étaient favorables aux investisseurs, a précisé le directeur de la division de l’investissement à la CNUCED, James Zhan. Le nombre de négociations d’accords augmente, avec environ 150 pays discutant de près de 60 d’entre eux, mais beaucoup ne dopent pas la facilitation de l’investissement.

Chine seulement troisième

Les fusions-acquisitions ont avancé de près de 300 milliards de dollars pour s’établir à plus de 720 milliards. Elles constituent le principal moteur, à plus de 50%, de l’augmentation de l’IED.

Les Etats-Unis ont reçu 380 milliards de dollars d’investissement, contre 107 l’année précédente. Ils devancent Hong Kong qui reste deuxième et la Chine qui était première l’année précédente. La Suisse a obtenu 69 milliards contre 7.

Après 5 ans d’investissements massifs vers les pays en développement, les dépenses vers les pays développés ont repassé devant et quasiment doublé en 2015 pour atteindre 962 milliards. Sans prendre en compte toutefois les opérations importantes qui ont déplacé le domicile fiscal de multinationales vers des zones plus favorables, la hausse atteint 15%.

Malgré tout, les pays en développement progressent également. L’investissement chez eux a augmenté de 9% à plus de 760 milliards, grâce notamment à l’Asie. Les flux vers l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes ont en revanche diminué. De même que vers les pays émergents. Mais cinq pays en développement figurent parmi les 10 principaux Etats destinataires.

Europe plus dépensière

Côté investisseurs, plus de 40% des entreprises ont plusieurs nationalités, indique le rapport. Les Etats-Unis ont dépensé 300 milliards de dollars à l’étranger, contre 317 l’année précédente. Ils devancent le Japon et la Chine. Les entreprises suisses ont elles financé au total 70 milliards. Après trois ans de recul, les investissements de pays développés ont augmenté de plus de 30% à 1100 milliards de dollars.

L’Europe devient la région la plus dépensière avec près de 580 milliards. En revanche, les investissements ont diminué dans la plupart des pays en développement et émergents. La baisse des prix des marchandises, les impacts monétaires et des éléments politiques expliquent cette situation. Seule la Chine a progressé.

Les investissements lancés vers les centres financiers offshore ont également continué à reculer depuis leur record de 132 milliards de dollars observé en 2013. Par ailleurs, plus de 70 cas de divergences qui opposaient Etats et investisseurs ont été constatés en 2015, un record.

Des tensions régionales pourraient étendre la baisse de 10 à 15% prévue pour 2016, déjà entamée dans les premiers mois de l’année, dans les fusions-acquisitions et les nouveaux investissements, avant la hausse attendue en 2017. Les pays développés et en développement devraient être affectés. Cette situation devrait empêcher grandes acquisitions et réaménagements d’entreprises.

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