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Jérusalem capitale d’Israël: Trump mis en garde par les musulmans

Le statut de Jérusalem, entièrement sous le contrôle des Israéliens depuis la Guerre des Six-Jours de juin 1967, est une question extrêmement délicate (archives) KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le monde musulman a mis lundi Donald Trump en garde contre le déménagement de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. L’Organisation de la coopération islamique (OCI) tiendra un sommet et Ankara et Amman ont mis en garde contre une décision “catastrophique”.

M. Trump met la dernière main à sa décision sur un éventuel déménagement de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem, qui serait considéré par les Palestiniens comme un coup fatal au processus de paix, a annoncé son proche conseiller Jared Kushner.

“On a là une occasion historique de réparer une injustice”, a lancé lundi le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman.

Décision mardi ou mercredi

Mais selon plusieurs observateurs, le milliardaire républicain est tenté par une troisième voie qui pourrait consister à repousser encore un tel déménagement tout en reconnaissant solennellement, sans attendre, Jérusalem comme capitale d’Israël.

Il devrait annoncer son choix lors d’un discours sur ce sujet explosif mardi ou mercredi, selon des médias et des responsables américains, même si rien de définitif n’est encore calé.

“Attaque flagrante”

“Si les Etats-Unis prennent l’initiative de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, nous recommandons de tenir une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères suivie d’un sommet dès que possible”, a indiqué l’OCI.

Cette recommandation a été approuvée à l’unanimité des délégués des 57 pays membres de l’OCI qui se sont réunis lundi au siège de l’organisation à Jeddah, en Arabie saoudite.

L’OCI souligne dans un communiqué que l’établissement de l’ambassade américaine à Jérusalem serait considéré comme une “attaque flagrante contre les nations arabes et musulmanes”.

“Grande catastrophe”

Le président palestinien Mahmoud Abbas a tenté dimanche de mobiliser la communauté internationale pour peser sur la décision américaine.

Il s’est entretenu notamment avec ses homologues français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan, “pour leur expliquer les dangers que comporterait toute décision de transférer l’ambassade” ou reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

La Turquie a estimé lundi que cela provoquerait “une grande catastrophe” et “mettrait fin au processus de paix”, ouvrant la voie “à de nouveaux affrontements”.

La Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem et liée à l’Etat hébreu par un traité de paix conclu en 1994, a elle aussi mis en garde contre une “démarche aux conséquences graves” qui risquerait, selon elle, de “torpiller les efforts de paix et entraîner la région vers l’escalade”.

Capitale éternellement disputée

Israël considère la Ville sainte comme sa capitale “éternelle et réunifiée”, mais les Palestiniens estiment que Jérusalem-Est doit être la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Ce qui fait de son statut l’un des noeuds les plus épineux du conflit.

La communauté internationale n’a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, ni l’annexion de sa partie orientale conquise en 1967.

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