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Jacques de Watteville honoré de pouvoir servir son canton

Le nouveau président du conseil d'administration de la Banque cantonale vaudoise, Jacques de Watteville, droite, parle au côté du conseiller d'Etat vaudois, Philippe Leuba, milieu, et de l'actuel président de la BCV, Olivier Steimer, gauche KEYSTONE/THOMAS DELLEY sda-ats

(Keystone-ATS) Jacques de Watteville sera le nouveau président de la Banque cantonale vaudoise (BCV). Le diplomate vaudois se félicite de pouvoir “servir son canton”. Ses compétences et son expérience ont emporté l’adhésion “immédiate” du Conseil d’Etat.

Né en 1951 à Lausanne, Jacques de Watteville succédera à Olivier Steimer le 1er janvier 2018 qui doit se retirer après un mandat de plus de 15 ans. Pour assurer la transition, le diplomate vaudois participera dès septembre aux activités du conseil d’administration, a annoncé mardi le gouvernement.

Une grande chance

Les compétences et l’expérience de Jacques de Watteville ont emporté “immédiatement” l’adhésion du Conseil d’Etat, a déclaré Philippe Leuba. La nomination de celui qui est jusqu’à fin mars négociateur en chef avec l’Union européenne (UE) “est une grande chance pour la BCV et pour l’économie vaudoise”, a affirmé le ministre.

Jacques de Watteville a souligné qu’il s’efforcerait “d’être à la hauteur du défi”. La BCV bénéficie d’une réputation qui s’étend largement au-delà du canton de Vaud, a-t-il relevé.

Place financière

Outre ses tâches de négociateur, le Vaudois a notamment été secrétaire d’Etat aux questions financières internationales entre 2013 et 2016. Devant la presse, il a rappelé les 25 ans passés durant sa carrière de 35 ans à s’occuper et à défendre la place financière suisse, autant à Bruxelles, Londres ou Berne.

“C’est un challenge passionnant” de devenir président de la BCV, a affirmé Jacques de Watteville tout en reconnaissant qu’il n’était pas banquier. Il s’est réjoui de revenir aux sources après une vie “de nomade international” et de pouvoir “servir son canton”.

Pas de critique

Interrogé sur une comparaison possible entre son passage de la tête de la diplomatie à une banque et celui, très contesté, de José Manuel Barroso chez Goldman Sachs, Jacques de Watteville a jugé qu’il n’y avait pas de point commun entre ces deux situations.

“Je ne me comparerais pas au président de la Commission européenne, je suis un modeste diplomate suisse, et je comparerais encore moins la BCV à Goldman Sachs (…) C’est un scénario tout à fait différent. Je n’ai à ce jour entendu aucune critique potentielle qui irait dans ce sens”, a-t-il assuré.

La bonne personne

Président du conseil d’administration, Olivier Steimer s’est dit “ravi, heureux et confiant” avec ce choix qui “garantit la continuité”. “C’est la bonne personne au bon moment”. Pour l’exercice 2015, le président de la BCV a touché plus de 930’000 francs, sans compter près de 220’000 francs de charges (2e pilier entre autres).

La BCV se définit comme une banque “universelle de proximité” et mise sur “le développement durable”, s’est félicité Jacques de Watteville. “Je vais m’engager totalement dans ce nouveau mandat”, qu’il devrait exercer jusqu’à 70 ans.

Vaste expérience

Marié, père de trois enfants, Jacques de Watteville a étudié à Lausanne où il a obtenu un doctorat de droit et passé son brevet d’avocat tout en s’intéressant à l’économie (HEC). Délégué au CICR, il entre au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en 1982.

Fils du pasteur de la cathédrale de Lausanne, montagnard averti, Jacques de Watteville dirige ensuite la Division des affaires économiques et financières du DFAE, avant d’être nommé ambassadeur en Syrie. De 2007 à 2012, il dirige à Bruxelles la Mission auprès de l’UE, puis est nommé ambassadeur à Pékin.

Régler les crises

Pris dans la tourmente de la fin du secret bancaire, le Conseil fédéral le nomme en 2013 Secrétaire d’Etat aux questions financières internationales. Deux ans plus tard, il devient négociateur en chef avec l’UE alors que la Suisse vit la crise du “oui” à l’initiative sur “l’immigration de masse”.

De passage à Lausanne, Jacques de Watteville avait expliqué comment la Suisse pouvait trouver une porte de sortie à cette crise, ce qui s’est réalisé effectivement fin 2016.

Du pain sur la planche

Le diplomate mettait aussi en garde sur la volonté de Bruxelles de parvenir à un accord institutionnel refondant les relations bilatérales. Cette tâche reviendra à la secrétaire d’Etat Pascale Baeriswyl qui lui succédera le 1er avril pour coordonner les négociations.

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