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Jean-Marie Le Pen maintient la pression sur sa fille Marine

(Keystone-ATS) Jean-Marie Le Pen a publié vendredi une lettre ouverte dans laquelle il répond sans prendre de gants à sa fille Marine sur les critiques le visant au sein du Front national. Il dénonce comme une “injustice supplémentaire” la suppression de son journal de bord sur le site officiel du parti pour des raisons juridiques.

Le président d’honneur du parti d’extrême-droite n’hésite pas non plus à rappeler à Marine Le Pen certaines actions controversées. “Vous-même, n’avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur ‘l’occupation’ de rues par des fidèles musulmans ou encore par votre présence à Vienne, à un bal, réputé ‘nazi’ par nos ennemis ?”, écrit-il en vouvoyant sa fille.

“Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner le fondateur et président d’honneur du Front National, en outre, député européen depuis 30 ans et brillamment réélu avec quatre colistiers ?”, ajoute M. Le Pen, vivement critiqué dans son mouvement pour avoir parlé d’une “fournée” d’artistes opposés au FN.

Marine & co jugés responsables

Le député européen qualifie la dénonciation de ses propos de “campagne médiatique diffamatoire déclenchée par les sycophantes, chiens de chasse de l’antisémitisme”. Il épingle Marine Le Pen, son compagnon et député européen Louis Aliot et le député “mariniste” Gilbert Collard, les jugeant responsables de l’ampleur prise par l’affaire.

“Cette dénonciation de mes propos est, hélas, banale et n’aurait pas pris d’ampleur (…) si cette calomnie odieuse n’avait été accréditée par les commentaires maladroits d’un responsable FN et celui d’un député, qui n’est pas membre du Front national, tout en lui devant son élection, mais surtout par votre condamnation d’une ‘faute politique'”, écrit-il.

Censure préalable

“Vous me faites grief de n’avoir pas anticipé les éventuelles attaques dont je pouvais être l’objet, autrement dit, de ne pas m’être appliqué une censure préalable volontaire comme dans les pays totalitaires”, ajoute-t-il.

Jean-Marie Le Pen termine son courrier en réclamant à sa fille “la simple réparation d’un dommage injustifié (…) Dès lors, je considérerai dans l’intérêt commun que l’incident est clos”.

La présidente du Front national n’a pas réagi dans l’immédiat à l’appel de son père. Mais la création d’un lien sur le site officiel du parti renvoyant au blog personnel de Jean-Marie Le Pen, où figure son journal de bord – bien qu’il n’y en ait pas cette semaine – pourrait constituer un compromis.

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