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Jolanda Spiess-Hegglin quitte le groupe de l’Alternative verte

(Keystone-ATS) La députée zougoise Jolanda Spiess-Hegglin, au centre d’un scandale sexuel qui a secoué la vie politique du canton, a quitté le groupe parlementaire de l’Alternative verte, a-t-elle indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi. Son départ prend effet immédiatement.

“Etre confronté à ce qui s’est passé autour de ma personne a aussi été lourd pour mes collègues de parti”, cette situation “a absorbé beaucoup d’énergie”, souligne Mme Spiess-Hegglin dans un communiqué. Elle dit vouloir libérer son parti de ce fardeau, ajoutant qu’elle continuera à être active politiquement de façon indépendante.

Jolanda Spiess-Hegglin et le député UDC zougois Markus Hürlimann font les gros titres des journaux depuis près d’un an. Au matin qui avait suivi la fête pour l’élection du président du gouvernement Heinz Tännler (UDC) dans la nuit du 20 au 21 décembre 2014, la politicienne n’avait plus aucun souvenir de la fin de la soirée et s’était rendue à l’hôpital pour des analyses de sang et d’urine.

L’hôpital avait alerté le Ministère public. M. Hürlimann avait alors été soupçonné d’avoir abusé de Mme Spiess-Hegglin en utilisant la “drogue du violeur”.

L’enquête a aujourd’hui été classée par le Ministère public. Des traces d’ADN prouvent qu’il y a certes eu contact sexuel, mais aucun indice ne montre que la politicienne était dans l’incapacité de se défendre.

Un retrait exclu

En septembre dernier, les partis cantonaux du PLR, du PDC, du PS et des Vert’libéraux avaient demandé dans une lettre ouverte aux deux concernés de se retirer du parlement zougois. Une option que Jolanda Spiess-Hegglin a à nouveau exclue dans le communiqué.

Elle y indique par ailleurs vouloir s’engager davantage, en marge des questions de politique familiale, sociale et environnementale, pour l’égalité des sexes et les droits des femmes. Les expériences “de sexisme et d’hostilité envers les femmes” éprouvées au cours des onze derniers mois lui ont, dit-elle, “ouvert les yeux et montré que nous sommes en partie restés bloqués au Moyen-Age”.

Markus Hürlimann a de son côté quitté la présidence de la section cantonale de l’UDC après le scandale. Il a porté plainte en avril contre Mme Spiess-Hegglin pour calomnie et diffamation.

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