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Juncker: le TTIP n’abaissera pas les normes de santé et du travail

Jean-Claude Juncker a dit à Genève son attachement à l'OIT. KEYSTONE/MAGALI GIRARDIN sda-ats

(Keystone-ATS) L’accord de libre-échange (TTIP) entre l’UE et les Etats-Unis “n’abaissera pas les normes de santé et du travail”. Le président de la Commission européenne s’est engagé jeudi à Genève pour des droits sociaux minimaux.

Le TTIP respectera les “droits fondamentaux” protégés par les Conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), a souligné Jean-Claude Juncker. De même que la responsabilité en matière de chaînes mondiales d’approvisionnement. L’UE aide plusieurs pays. Mais elle doit relancer le dialogue social en Europe.

“Il est temps” que l’UE oeuvre à obtenir un “AAA social dont nous sommes loin”, a expliqué le Luxembourgeois en référence aux agences de notation, lors du Sommet sur le monde du travail lors de la 105e Conférence internationale du travail.

Et de considérer que la crise économique ne sera pas terminée tant que le plein emploi n’est pas atteint dans l’UE. “Les jeunes d’aujourd’hui et de demain ont droit à un emploi”, a dit M. Juncker sur le thème du Sommet, les emplois décents pour eux. Il a encore salué l’Initiative mondiale sur cette thématique.

60 milliards d’euros attendus

Autre préoccupation, la révision de la politique des travailleurs détachés. “Un même salaire pour un même emploi à un même endroit”, a indiqué le président de la Commission européenne, ancien ministre du travail qui affirme se sentir proche de l’OIT.

L’UE a prévu un plan d’investissement de 60 milliards d’euros (un peu moins de 70 milliards de francs) adapté aux pays en développement. L’occasion aussi pour le président de la Commission européenne de s’en prendre aux critiques du Plan Juncker qui a permis de lever 100 milliards d’euros d’investissements.

Il a dénoncé l’Europe qui se replie et défendu celle qui accueille les migrants et les travailleurs hautement qualifiés des pays tiers.

Auparavant, le directeur général de l’OIT Guy Ryder a dit devant les délégués qu'”investir dans les jeunes est investir dans l’avenir de nos sociétés”. Un avis partagé par la secrétaire générale de la Confédération internationale des syndicats Sharan Burrow. Elle a appelé les entreprises à s’engager dans la formation professionnelle et à la reconnaissance de l’économie informelle.

Son homologue de l’Organisation internationale des employeurs, Linda Kromjong, souhaite elle une collaboration sur cette question et des partenariats entre le public et le privé. Parmi les mesures évoquées lors du Sommet auquel ont participé aussi de jeunes entrepreneurs ou syndicalistes, figurent des partenariats nationaux et internationaux forts pour des emplois durables, une attention aux jeunes dans les zones rurales et le renforcement de l’économie digitale.

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