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Kiev et les rebelles ne veulent pas retirer leurs armes lourdes

(Keystone-ATS) L’armée ukrainienne et les rebelles séparatistes s’accusaient mutuellement lundi de violer le cessez-le-feu entré en vigueur ce week-end. Les deux camps ont prévenu qu’il n’était pas possible dans ces conditions de procéder au retrait des armes lourdes de la ligne de front.

Parallèlement, l’Union européenne (UE) a publié une nouvelle liste noire de personnes et entités sanctionnées pour leur implication dans le conflit en Ukraine. Deux vice-ministres russes de la Défense figurent sur la liste. Moscou a promis une réponse “adéquate” en dénonçant des sanctions “incohérentes et illogiques”.

Le 28 ont également appelé les belligérants à faire taire les armes et à appliquer “pleinement” le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine. Signe de l’extrême fragilité de la trêve, au moins cinq soldats ukrainiens ont péri dans des combats près de Marioupol, dans la partie sud de la ligne de front, depuis samedi soir.

Alors que des combats acharnés se poursuivaient sur plusieurs points chauds de la ligne du front, un porte-parole militaire ukrainien à annoncé que le retrait des armes lourdes, prévu par les accords de paix de Minsk 2, était de facto remis en cause.

Combats à Debaltseve

Le retrait des armes lourdes devait commencer 48 heures au plus tard “après l’arrêt des tirs, ce qui pour l’instant n’est pas le cas”, a souligné le porte-parole de l’état-major de l’armée ukrainienne Vladislav Seleznev. Même constat des rebelles, qui ont accusé l’armée ukrainienne de tirer sur l’aéroport de Donetsk.

Trente-six heures après le début de ce cessez-le-feu, d’intenses combats se poursuivaient autour de la ville stratégique de Debaltseve, où sont stationnés plusieurs milliers de soldats ukrainiens menacés d’encerclement.

Les séparatistes ont tiré 112 fois en 24 heures sur les positions ukrainiennes dont presque 90 fois sur Debaltseve et des villages voisins, a déclaré un autre porte-parole militaire ukrainien. De son côté, le chef rebelle Edouard Bassourine a accusé l’armée ukrainienne d’avoir violé la trêve à 27 reprises au cours des dernières 24 heures.

Noeud ferroviaire

Washington affirme que l’opération séparatiste contre cette ville est appuyée par les forces armées russes, ce que nie Moscou. Debaltseve a une importance stratégique certaine pour les insurgés: ce noeud ferroviaire et routier se trouve à mi-chemin entre leurs grands bastions de Lougansk et Donetsk.

Les rebelles “ont reçu l’ordre de prendre Debaltseve à tout prix”, a-t-il assuré. Sur l’ensemble de la ligne du front, “nos militaires n’ont tiré que pour riposter”, a déclaré le porte-parole militaire ukrainien Anatoli Stelmakh.

Un autre porte-parole militaire ukrainien, Andrii Lyssenko, a rappelé dans la soirée que les Ukrainiens ne prévoyaient pas de rendre cette ville. Les attaques rebelles “ne fléchissent pas. L’adversaire continue de tirer”, a-t-il ajouté, selon l’agence Interfax-Ukraine.

Corridor d’évacuation

Une responsable de la mairie de Debaltseve, Natalia Karabouta, évacuée de cette ville, a indiqué qu’environ 5000 civils étaient bloqués à Debaltseve.

Les séparatistes prorusses se disent toutefois prêts à ouvrir un corridor pour permettre aux soldats ukrainiens assiégés de quitter Debaltseve, à condition qu’ils posent les armes. Une proposition rejetée pour l’instant par Kiev.

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