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Kosovo: l’argent du trafic d’organes serait en Europe

(Keystone-ATS) Belgrade – L’argent provenant du trafic d’organes au Kosovo et en Albanie a été déposé sur des comptes en banque dans plusieurs pays européens dont la Suisse, a affirmé vendredi le quotidien serbe Blic. L’existence de ces comptes aurait été découverte par les enquêteurs du Procureur serbe pour les crimes de guerre et le FBI.
“Des comptes bancaires en Suisse, Albanie, Allemagne et d’autres pays européens, soupçonnés d’avoir été utilisés pour déposer de l’argent provenant du trafic d’organes, pourraient conduire (au Premier ministre kosovar) Hashim Thaçi”, écrit Blic, sans préciser l’origine de ses informations.
L’argent de la diasporaLe rapporteur du Conseil de l’Europe Dick Marty part lui aussi du principe que le réseau mafieux présumé autour d’Hashim Thaçi disposait de ressources financières à l’étranger. Les membres du “groupe de Drenica”, un noyau de personnalités de l’Armée nationale du Kosovo (UCK), auraient ainsi fait main basse sur des fonds envoyés à l’origine par la diaspora pour soutenir le combat des indépendantistes kosovars.
Ces fonds se trouvaient entre autres sur des comptes en Suisse et en Allemagne, écrit le sénateur tessinois (PLR) dans son rapport choc rendu public mardi et adopté jeudi en commission par le Conseil de l’Europe. Ces montants ont augmenté “de façon spectaculaire” depuis la création du fonds UCK Atdheu Thërret (La patrie appelle), souligne Dick Marty.
Pas d’enquête en SuisseDick Marty a enquêté sur un trafic d’organes en Albanie sur des prisonniers serbes des indépendantistes kosovars à la fin des années 90. Son rapport met en cause un groupe de responsables de l’Armée nationale du Kosovo (UCK), dont faisait partie Hashim Thaçi, l’actuel Premier ministre kosovar.
Depuis Belgrade, le procureur serbe pour les crimes de guerre, qui mène depuis trois ans sa propre enquête sur ce trafic, a déclaré qu’il pourrait concerner 500 victimes, dont 400 Serbes et 100 non-Albanais du Kosovo.
Hashim Thaçi a réfuté le rapport, le qualifiant de “scandaleux”, composé d'”éléments fabriqués et de mensonges qui ne font que recycler une propagande éculée”.

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