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Légalisation du cannabis au Canada: premières pénuries

Des files d'attente se sont formées devant les points de vente de cannabis dès le premier jour de la légalisation, comme sur le cliché à Calgary. KEYSTONE/AP The Canadian Press/JEFF MCINTOSH sda-ats

(Keystone-ATS) Au deuxième jour de la légalisation du cannabis au Canada, un début de pénurie de cette drogue pointait jeudi dans plusieurs provinces. De longues files d’attente se sont à nouveau formées devant les boutiques, déjà prises d’assaut la veille.

La première journée de légalisation du cannabis, mercredi, a été saluée par des milliers d’amateurs qui ont patienté pendant des heures, de l’Atlantique au Pacifique, pour pouvoir acheter leur premier paquet de marijuana “légale”.

En Ontario, province la plus peuplée du Canada, environ 38’000 commandes en ligne de cannabis avaient été passées en quelques heures mercredi, tandis qu’au Québec la société québécoise du cannabis (SQDC) a enregistré plus de 42’000 commandes en magasin et en ligne.

“Ce volume de commandes dépasse largement les prévisions de la SQDC”, a indiqué le monopole public dans un communiqué en soulignant “qu’il était difficile d’anticiper le volume de ventes de façon précise, compte tenu de l’inexistence de données de marché d’un secteur qui, il y a 48 heures, était encore illégal”.

Rupture de stock

La Nouvelle-Ecosse et l’Ile-du-Prince-Edouard, deux petites provinces de l’Est du Canada, ont enregistré des ventes mercredi totalisant respectivement 660’000 dollars canadiens (503’000 francs) et 152’000 dollars, selon des chiffres cités par la chaîne publique Radio-Canada.

Cet engouement a provoqué de premières ruptures de stocks dans certains magasins. Plusieurs produits n’étaient plus disponibles sur les sites internet de plusieurs provinces.

“Compte tenu de l’engouement créé par la légalisation du cannabis et la rareté des produits à l’échelle canadienne, la SQDC s’attend à d’importants défis d’approvisionnement à court terme pour les succursales”, a aussi noté le monopole gouvernemental québécois.

“Nous nous attendions à ce que certains produits s’écoulent rapidement”, a reconnu Bill Blair, ancien chef de la police de Toronto et aujourd’hui “M. légalisation” du gouvernement, sur la chaîne publique CBC.

Pour l’heure, les quelque 120 producteurs autorisés par le gouvernement canadien à produire du cannabis ne pourront combler que 30% à 60% de la demande, estimait la semaine dernière l’institut indépendant d’analyse économique C. D. Howe.

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