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L’écologiste Nicolas Hulot renonce à la présidentielle française

Nicolas Hulot a été envoyé spécial du président français François Hollande pour la protection de la planète. Il a quitté ce poste après l'accord de Paris sur le climat de fin 2015 (archives). KEYSTONE/AP/Michel Euler sda-ats

(Keystone-ATS) Nicolas Hulot, un des rares visages populaires de l’écologie en France, ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2017. Cette annonce sonne comme un nouveau coup dur pour la mouvance verte en pleine désagrégation dans le pays.

“Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela”, a précisé dans un communiqué lundi soir cet ancien envoyé spécial du président socialiste François Hollande pour la protection de la planète. Il avait quitté ce poste après l’accord de Paris sur le climat de fin 2015.

“L’honnêteté m’oblige à ne plus nourrir une attente que je ne pourrai satisfaire”, a-t-il ajouté. Il se refuse à “endosser l’habit de l’homme providentiel et présidentiel”.

Un récent appel en faveur d’une candidature de Nicolas Hulot avait recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures. Des sondages le créditaient de 9 à 11% d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, un record pour un écologiste à une présidentielle française.

L’hypothèse de son entrée en lice avait même reçu fin juin le soutien du numéro un du parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV) David Cormand. Et ce, malgré les ambitions affichée de l’ancienne patronne de la formation, l’ex-ministre Cécile Duflot.

Image non partisane

Ancien animateur de télévision, âgé de 61 ans, Nicolas Hulot n’a jamais été encarté chez les Verts français, mais il avait concouru à leurs primaires pour l’élection présidentielle de 2012. A l’époque, il avait été battu par l’ancienne magistrate Eva Joly. Sa popularité dans l’opinion et son image non partisane l’avaient fait réapparaître ces derniers mois comme un recours pour les écologistes.

Depuis début 2016, EELV a implosé sous l’effet des divisions entre les tenants d’une ligne d’opposition radicale au gouvernement socialiste, emmenés par Cécile Duflot, et les partisans d’un soutien à l’exécutif. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs rejoint le gouvernement en claquant la porte du parti.

Machisme fréquent

Le mouvement a aussi été secoué ces dernières semaines par un scandale visant un de ses députés, Denis Baupin. Accusé par plusieurs femmes d’agressions sexuelles, il a démissionné de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale. La justice a ouvert une enquête.

L’affaire a encore terni en France l’image des hommes politiques, fréquemment accusés de machisme. Il y a cinq ans, des accusations de viol contre l’ancien patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn avaient eu un retentissement mondial.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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