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L'”ex-première dame” des Khmers rouges va être libérée

(Keystone-ATS) Le tribunal de Phnom Penh chargé de juger les Khmers rouges a ordonné jeudi la libération de l’ancienne “première dame” du régime (1975-79), dont la santé mentale s’est aggravée. Selon les médecins, elle ne sera plus jamais en état d’être jugée.

Ieng Thirith, 80 ans, ex-ministre des Affaires sociales du régime de Pol Pot, souffre de démence et ne pourra répondre de ses actes. “Dans ces circonstances, (…) la chambre est obligée d’ordonner la libération de l’accusée”, a précisé la juridiction parrainée par l’ONU dans un communiqué.

L’octogénaire sera néanmoins tenue de rester sur le territoire cambodgien. Elle devra aussi prévenir la cour de tout changement d’adresse et s’abstenir de toute intervention dans le procès en cours, ainsi que de toute communication avec la presse.

Le tribunal a par ailleurs insisté sur le fait que cette libération pour raisons médicales “ne vaut pas décision sur la culpabilité ou l’innocence” de l’accusée et n’entraîne pas la levée formelle des poursuites.

Seulement son mari

Celle qui, en 2009, avait promis à ses juges le “septième cercle de l’enfer” et dont la défense avait indiqué l’an passé ne plus pouvoir prendre d’ordre auprès d’elle, ne comparaîtra donc jamais. Mais elle finira ses jours en liberté.

Elle avait été inculpée pour les chefs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, comme les trois accusés en cours de procès, les plus hautes personnalités du régime marxiste totalitaire encore en vie.

Outre son époux et ex-ministre des Affaires étrangères Ieng Sary, qui est le seul qu’elle aura le droit de voir, comparaissent aussi l’idéologue du régime Nuon Chea et le président du “Kampuchea démocratique” Khieu Samphan. Tous sont octogénaires.

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